Une nouvelle alerte rouge lancée par l’Agence spécialisée Ecofin, après celle du Fonds monétaire international (FMI). «L’Algérie fait partie de pays qui subissent de plein fouet la chute des cours des hydrocarbures », avertit l’institut helvétique, en mettant en garde contre les risques ravageurs de cette chute pour un régime politiquement moribond et économiquement peu viable en raison de du faux pari qu’il continue d’engager sur la rente pétrolière.
Faisant la sourde oreille aux alertes qui lui sont adressées par le FMI, dont la dernière date d’à peine un mois, le régime vit actuellement la pire crise qui lui ait été donné de subir depuis les tristement célèbres années quatre-vingt quand des milliers de travailleurs algériens étaient descendus dans la rue protester contre le renchérissement de la vie et l’absence d’alternative.
Cette crainte est confirmée par l’ancien chef du gouvernement algérien, Ahmed Benbitour qui, invité ce mercredi du Direct de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent, a fait cette révélation accablante : «Confrontée à une crise structurelle, l’Algérie court le risque immédiat de vivre une explosion sociale à l’horizon 2017 et peut-être même avant » !
«L’Algérie est dans une trajectoire d’épuisement rapide des réserves financières, le pays en aura pour deux années pour ce qui est du budget (soit à l’horizon 2017) et 5 ans pour les devises», prévient l’ancien chef de l’Exécutif algérien, relevant que les «prévisions les plus optimistes tablent sur des prix du pétrole qui resteront compris entre 60 et 70 dollars le baril sur le moyen et même le long terme».
Or, rien ne garantit ces prévisions béatement optimistes d’autant moins que les cours continuent de dégringoler et que l’Algérie continue de tabler sur les hydrocarbures qui constituent 98% du volume des exportations du pays.
«A moins d’un changement de tout le système de gouvernance, je dis bien changement de tout le système de gouvernance, -il ne faut pas se contenter de changer des personnes-, les difficultés vont commencer à partir du moment où les équilibres budgétaires ne seront plus garantis, ce qui induira une réduction des transferts sociaux à laquelle s’ajoute la baisse du pouvoir d’achat des salariés à cause de l’inflation», avertit encore l’ancien chef du gouvernement algérien, Ahmed Benbitour, mettant en garde contre un soulèvement populaire similaire à celui du début des années quatre-vingt.
Quand à cela, il faut ajouter la crise politique sans précédent que vit le voisin de l’Est, en raison du vide institutionnel causé par la maladie du président Bouteflika, on a vraiment de la peine à imaginer comment ce pays s’en sortir.