Les décideurs algériens sortent enfin de leur mutisme concernant la santé de leur président, Abdelaziz Bouteflika. En effet, c’est la première fois que la diplomatie algérienne demande l’annulation d’une visite officielle pour «indisponibilité temporaire» du président. Et c’est la première fois que cette diplomatie laisse à penser à une «incapacité du président, Abdelaziz Bouteflika, à gérer les affaire du pays».
Cela a été rendu public à l’occasion de la visite officielle que la chancelière allemande, Angela Merkel, devait effectuer en Algérie.Cette visite a dû être reportée au dernier moment à cause d’une «bronchite aiguë» du locataire du Palais Al Mouradia, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 21 février. Ce qui a relancé les questions sur les capacités du président Abdelaziz Bouteflika, élu pour la première fois en 1999, à gouverner le pays.En effet, le président Bouteflika, qui bouclera ses 80 ans en mars prochain, ne fait plus que de très rares apparitions en public, et sur chaise roulante, depuis l’accident vasculaire cérébral (AVC) dont il a été victime en 2013, avant de rempiler en 2014 pour un nouveau mandat au Palais Al Mouradia. Palais où il ne s’est jamais rendu depuis lors à cause de son état de santé qui se dégrade d’une semaine à l’autre, ce qui l’a poussé à s’installer dans sa résidence de Zéralda, à l’ouest de la capitale algérienne, où il reçoit notamment ses hôtes étrangers.
Mais cette fois-ci, son état de santé se serait nettement dégradé. Et l’annulation d’une visite de ce genre le prouve bien.A signaler qu'Angela Merkel devait discuter, notamment, avec de hauts responsables algériens de la question des flux migratoires d’Afrique vers l’Europe. Sa visite en Algérie s’inscrit dans le cadre d’un voyage qui devait la conduire en Afrique du Nord.