Sous l’impulsion de l’association européenne «Euromed Droits», un collectif de plusieurs ONG a demandé à l’Algérie d’arrêter l’expulsion massive des migrants originaires du sud du Sahara. Dans un communiqué, ce collectif exhorte les Nations unies et l’Union africaine à mettre fin à cette situation insupportable qui va à l’encontre de toutes les valeurs humaines: «Nous demandons aux autorités algériennes l’arrêt immédiat de ces pratiques illégales qui vont à l’encontre des conventions internationales et demandons à l’UA de remédier à cette situation pour que l’Algérie soit acculée à respecter ses engagements».
Les signataires s’adresseront particulièrement au Comité des Nations unies pour les droits des Travailleurs migrants, chargé d’étudier les réponses de l’Algérie sur cette question le 10 et le 11 avril. Cet appel vient après les multiples arrestations des Migrants issus de l’Afrique subsaharienne (280 personnes dont 12 enfants) le 11 et 12 mars. Des interpellations qui se sont produites, comme auparavant, au faciès, sans que les intéressés ne puissent présenter leurs pièces d’identité ou leurs titres de séjour.
Ce traitement inhumain devient encore plus barbare quand les autorités algériennes les emmènent dans le centre de rétention de Zeralda avant de les abandonner en plein désert sans les moindres ressources pour les obliger à regagner leur pays.
Ce mode opératoire n’est pas nouveau puisque les autorités algériennes sont connues depuis longtemps par leur rejet de l’autre et ont souvent expulsé les Migrants vers le Maroc. Pis encore, personne n’a oublié la tristement célèbre expulsion de milliers de Marocains de l’Algérie en 1975 après les avoir dépouillés de leurs bien et les avoir séparés de leurs familles.
Autant dire que c’est une politique ancrée, voire une idéologie, qui date de plusieurs décennies et qui contraste avec le slogan algérien de solidarité avec les Africains, mais qui calque parfaitement avec le rôle de division que ce pays joue au sein de l’Union africaine.
Le SOS du collectif des ONG et d’Euromed, vient à point nommé pour que l’ONU et l’UA interpellent fermement l’Algérie pour qu’elle cesse d’infliger à des humains des pratiques inhumaines.