Le Bundesrat a retiré le débat de son ordre du jour lors de sa séance plénière en raison de l'opposition des Verts à cette réforme voulue par la chancelière Angela Merkel, en particulier depuis les agressions sexuelles du Nouvel An à Cologne attribuées à des étrangers, en majorité originaires de pays du Maghreb.
Dans cette chambre représentant les Régions, la coalition conservateurs-sociaux-démocrates au pouvoir n'a pas de majorité suffisante pour faire passer ce texte sans le soutien de l'opposition. Aucune nouvelle date pour le vote n'a été décidée.
Les opposants au texte refusent de classer ces pays du Maghreb comme "sûrs" en raison notamment des discriminations visant les homosexuels, les atteintes à la liberté d'expression et les cas de torture qui y sont recensés.
Des pourparlers doivent avoir lieu dans les semaines à venir entre les forces politiques allemandes pour tenter d'arriver à une formule de compromis.
"Nous allons essayer dans les prochains jours de conduire des discussions sur le sujet", a expliqué jeudi soir Reiner Haseloff, ministre président de Saxe-Anhalt et membre de la CDU d'Angela Merkel.
Classer un pays comme "sûr" permet d'accélérer la procédure d'examen de la demande d'asile d'un ressortissant d'un tel Etat et permet aux autorités de lui imposer un lieu de résidence durant cette procédure afin de pouvoir plus facilement procéder à une expulsion.
L'an passé, quelque 26.000 personnes en provenance du Maghreb sont arrivées en Allemagne et seule une poignée voit sa demande d'asile acceptée.
Par ailleurs, les expulsions des personnes déboutées sont un casse-tête pour les autorités allemandes car elles ne disposent souvent pas de papiers d'identité fiables et en raison du peu d'empressement d'Alger, Tunis et Rabat à admettre ces ressortissants sur leur territoire.