L’Alternative démocratique (AD) s’échauffe pour entrer en jeu. Dans le cadre de ses préparatifs pour organiser son Congrès constitutif, prévu en janvier 2016, les camarades de feu Ahmed Zaidi ont tenu, dimanche dernier, à Fès, une rencontre régionale sous le thème «Qui sommes-nous? Et que voulons-nous?».
Akhbar Al Yaoum, dans son édition du mardi 15 décembre, rapporte ainsi que les anciens ittihadis n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère et s’en sont pris à toutes les composantes de la scène politique. «Les partis politiques ne font que copier les stratégies des bureaux d’études en les intégrant à leurs programmes électoraux. Mais, une fois au gouvernement, ils ne respectent même pas leurs propres promesses», dénonce Jamal Aghmani, l'un des membres fondateurs.
Les partis de gauche en ont également pris pour leur grade. Pour l’ancien ministre de l’Emploi, la gauche marocaine vit une crise sans précédent: «La mouvance est divisée en deux parties: la première est tourmentée par le texte de la Constitution de 2011, son interprétation et sa mise en œuvre; la seconde, quant à elle, est préoccupée par des questions organisationnelles et obsédée par son poids dans l’échiquier politique», a-t-il affirmé.Poursuivant sur sa lancée, l’ancien ministre a également critiqué les partis, opposition et majorité confondues, qui ont abandonné des dossiers cruciaux (compensation, retraites…), laissant les syndicats s’emparer du débat public autour de ces sujets. Résultat, des intérêts corporatistes ont pris le dessus sur les enjeux sociaux et économiques de ces réformes.
Concernant le nouveau parti, Aghmani a précisé que l’Alternative démocratique devait être maître de ses décisions politiques, rompre avec les pratiques antidémocratiques et encadrer les Marocains avec des idées claires. Sinon, ce ne sera qu'un parti de plus dans un paysage politique qui n’en manque pas.