Décidément, les députés du PJD ne semblent pas près de faire marche arrière et comptent bien poursuivre leurs attaques contre les ministres des autres partis de la majorité, que le parti de la Lampe dirige pourtant. Le dernier à subir les foudres des parlementaires islamistes n’est autre qu’Anas Doukkali, ministre PPS de la Santé. Lundi dernier, il a en effet été pris pour cible par les députés du PJD, qui l'ont accusé de normalisation avec Israël.
Al Akhbar, qui rapporte l'information dans son édition du mercredi 15 mai, indique que le ministre de la Santé a été accusé d’avoir autorisé une entreprise israélienne opérant dans le domaine de la santé à mener ses activités au Maroc.
Selon l'un des députés du parti de la Lampe cité par le journal, les parlementaires du parti considèrent que le royaume connaît un précédent dangereux dans la normalisation des relations avec Israël, dans le sens où des produits d’une société israélienne opérant dans le secteur de la santé inondent tranquillement les marchés. Pire encore, selon eux, des représentants de cette même société font une tournée dans plusieurs régions du royaume, avec le soutien d’un dentiste marocain, pour promouvoir ses produits. C’est partant de ce constat que les députés islamistes ont interpellé le ministre de tutelle, l’accusant d’être derrière l’autorisation de l’activité de cette société. Cette action des pjdistes a été très mal accueillie par les députés du PPS, parti de la majorité auquel appartient Anas Doukkali, ministre de la Santé. Le chef du groupe parlementaire du parti du Livre a ainsi réagi à ces critiques, reprochant aux députés PJDistes de faire de la publicité à l’entreprise en question en citant nommément son nom en pleine séance parlementaire. Pour les représentants du PPS, ceci constitue tout bonnement une contradiction entre les principes que prétendent défendre les députés du PJD et leurs actions.
Pour sa part, le ministre de tutelle a également réagi aux accusations qui lui ont été adressées, niant l'existence d’une quelconque autorisation d’exercer accordée à une entreprise israélienne. De même, il a expliqué que l’entreprise marocaine soupçonnée de faciliter l’entrée sur le marché de l’entreprise israélienne dispose, en fait, d’un contrat de représentation avec une entreprise allemande pour la commercialisation des produits pointés du doigt. Elle n’a, de ce fait, aucun lien direct avec l’entreprise israélienne.
Quoi qu’il en soit, ce nouvel épisode n’est pas sans rappeler la démarche adoptée, depuis plusieurs mois, par les députés du PJD qui n’épargnent aucun autre parti, même pas ceux formant la coalition gouvernementale et sans le soutien desquels le PJD ne pourrait avoir de gouvernement à diriger.