Il est avocat, ancien membre éminent de PSOE espagnol, actuellement au gouvernement espagnol. José Bono Martinez est, surtout, ancien ministre de la Défense en Espagne et ex-responsable du Centro Nacional de Inteligencia (CNI), le service de renseignement et de contre-espionnage espagnol. La question du Sahara, comme les relations Maroc-Espagne, il en est expert. Comme il est un grand défenseur du rapprochement entre Rabat et Madrid. Ceci, même du temps des tensions entre les deux capitales.
Aujourd’hui il se dit soulagé et heureux du soutien ferme apporté par l’Espagne à l’option d’autonomie du Sahara proposée par le Maroc. «Je considère la décision du gouvernement espagnol comme très positive. J'avais moi-même déjà dit, il y a quelque temps, que cela devait être la seule manière de procéder pour résoudre un conflit qui doit être résolu pour le bien, avant tout, des citoyens, des Sahraouis», affirme-t-il dans cet entretien avec Le360.
«La formule qu’offre le Maroc pour résoudre le conflit est probablement la plus viable, la plus possible. Il est également nécessaire d'expliquer aux plus radicaux ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Et se battre pour quelque chose d’impossible relève, de mon point de vue, de l’absurde», ajoute notre interlocuteur.
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Pour lui, le Maroc est une nation importante «pour l'Espagne et pour l'Europe». Il avance en cela le rôle du Maroc tant dans la lutte contre le terrorisme qu’en matière de gestion migratoire vers l’Europe. «J'ai été responsable des services secrets en Espagne pendant deux ans, et bien que je ne puisse pas donner de détails, je ne mens pas si je dis que nous avons empêché des attentats terroristes avec des conséquences qui auraient été extrêmement graves en pertes humaines grâce aux services secrets du Maroc», témoigne-t-il.
José Bono Martinez ne cache pas sa colère contre les accusations portées par certains médias selon lesquelles le Maroc a espionné le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et la ministre de la Défense, Margarita Robles, via le logiciel israélien Pegasus. «Accuser sans preuves est en soi un délit. Accuser le Maroc d'espionner Pedro Sanchez est, partant, grave… Cela me semble complètement irresponsable. Il s’agit, qui plus est, du Maroc, un pays allié et ami», indique-t-il.