Il n’y a pas que le PJD qui souffre d’une «hémorragie». Son bras syndical est également touché. En effet, l’Union marocaine du travail au Maroc (UNTM) enregistre à son tour une série de démissions, alors que le parti auquel elle est affiliée vit la même situation depuis quelques semaines, rapporte Assabah dans son numéro du mercredi 27 janvier.
Selon la publication, l’UNTM vit au rythme d’une crise identitaire où elle pointe du doigt la mainmise sur elle du parti de la Lampe. Cette crise vient de faire ses premiers dégâts, avec la démission collective des responsables du Syndicat national du personnel de l’Entraide nationale (SNPEN) qui ne se reconnaissent plus dans la formation syndicale. D’après le secrétaire général de ce syndicat, Chakib El Meskini, cité par Assabah, les membres de l’ensemble des organes du SNPEN ont décidé de démissionner du Bureau national, des Bureaux régionaux et des Bureaux provinciaux de l’UNTM, en raison de leur déception face au bilan de la représentation syndicale depuis 2014, dans un contexte où il est devenu impossible de «militer» en dehors de l’influence du PJD.
Pourtant, l’indépendance dans la prise de décision vis-à-vis du parti de la Lampe a souvent été clamée par l’UNTM, notamment pour convaincre ses membres. Or, c’est justement le manque d'indépendance que pointent du doigt les démissionnaires, notamment ceux du SNPEN. Selon eux, même les représentants de l’Union à la chambre des Conseillers ont rallié le groupe parlementaire du PJD, ce qui est une indication claire de la mainmise du parti sur son bras syndical. De plus, ajoute Assabah, les démissionnaires se plaignent également de la mainmise du PJD sur l’Entraide nationale, que ce soit sur le plan politique ou administratif, depuis que le parti dirige le gouvernement, soit depuis 2012. Cet état de fait a eu pour conséquence une détérioration de la situation au sein de cet organisme. De même, les syndicalistes du SNPEN déplorent le fait qu’aucun acquis n’a pu être obtenu au profit du personnel dont ils défendent les droits depuis que ce syndicat est affilié à l’UNTM, qui n'a pas bougé pas le plus petit doigt pour le soutenir.
D'un autre côté, précise le quotidien arabophone, les leaders de l’UNMT tentent tant bien que mal de minimiser l’ampleur de cette hémorragie. Ils expliquent que le Bureau national dont viennent de démissionner les protestataires se trouve déjà dans une situation irrégulière, suite au non renouvellement des membres qui y ont laissé leurs sièges vacants. Mais, en parallèle, une mobilisation est constatée en coulisse pour tenter de limiter la vague des démissions, notamment par la restructuration rapide du Bureau national de la représentation.
Quoi qu’il en soit, l'atmosphère n'est pas des plus sereines au sein du PJD et des organes qui lui sont affiliés, et ce à quelques mois seulement des prochaines échéances législatives.