L’Algérie reste un pays à haut risque terroriste, malgré les «assurances» lénifiantes du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra. C’est du moins ce qui ressort d’une note d’alerte destinée aux ressortissants français, par le Département de Laurent Fabius.
«Même si la situation sécuritaire s’est considérablement améliorée en Algérie depuis la fin de la décennie noire et si les grandes villes, en particulier la capitale Alger, bénéficient d’un dispositif de sécurisation très développé, le pays reste exposé à la menace terroriste», est-il relevé dans un message d’alerte diffusé sur le site du ministère français des Affaires étrangères.
«Les déplacements sont formellement déconseillés à nos ressortissants, notamment au Sud de l’Algérie. Il en découle a fortiori que tout projet de se rendre au Mali, au Niger ou en Mauritanie par voie terrestre en traversant le territoire algérien est à proscrire absolument », prévient encore le ministère de tutelle.
Est concernée également par ce message d’alerte, «la zone frontalière avec la Tunisie et la Libye désormais classée dans sa quasi-totalité en zone rouge, en raison d’un risque terroriste élevé et, s’agissant de la région frontalière entre l’Algérie et la Tunisie, de la poursuite d’actions conjointes entre les forces de sécurité des deux pays. Les déplacements y sont formellement déconseillés».
Idem pour le nord algérien où le risque terroriste subsiste, notamment à Jijel, Tebessa, El Oued et dans le massif des Aurès, où évoluent toujours des groupes terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «Des incidents en lien avec des activités terroristes se sont produits dans les wilayas d’Ain Defla, de Medea ou de Tipasa», relève encore le département français.
Grande curiosité! Le risque terroriste guetterait même la capitale Alger. «L’académie militaire de Cherchell, située à une centaine de kilomètres à l’ouest d’Alger, avait été victime d’un attentat, le 26 août 2011, qui avait fait 18 tués et plusieurs blessés parmi les militaires algériens», rappelle le ministère français.
Un rappel qui a trouvé écho dans le rapport 2015 du secrétariat d’Etat US, diffusé vendredi dernier. Dans ce rapport, une sorte de cartographie du risque terroriste à travers le monde, le Département d’Etat américain estime que l’Algérie demeure un pays à haut risque terroriste, notamment dans le «Grand sud algérien» devenu le QG des terroristes d’Aqmi et du présumé «Etat islamique».