Alors que le parti de la Justice et du développement (PJD) ambitionnait de briguer un troisième mandat à la tête du gouvernement, le voilà désormais cherchant tant bien que mal à former un simple groupe parlementaire à la Chambre des représentants. C’est qu’au-lendemain des élections législatives du 8 septembre, le Maroc s’est réveillé sur la surprenante débâcle du parti à référentiel islamiste, classé huitième avec seulement 13 sièges, dont six sont élues sur les listes régionales dédiées aux femmes.
Un résultat qui l’empêche de former un groupe parlementaire à la chambre basse, pour lequel il faut au moins 20 députés. Car avec seulement 13 élus à la Chambre des représentants, et donc sans groupe parlementaire, les frères de Saâd-Eddine El Othmani, le chef du gouvernement sortant, ne pourraient pas être représentés dans les instances dirigeantes de la Chambre, en l'occurrence le bureau de l’hémicycle et la présidence des différentes commissions. A cela s’ajoute un droit à la parole réduit à quelques minutes, une calamité pour un parti qui devrait se reconstruire dans l’opposition après deux mandats successifs à la tête du gouvernement.
Cette situation a poussé le parti de la lampe à envisager une réforme du règlement intérieur du Parlement, révèlent les sources d’Al Akhbar, dans sa livraison du 21 septembre. Cette proposition de réforme est attendue, selon le quotidien, après l’ouverture de la première année de la 11e législature prévue le 8 octobre prochain et qui sera marquée par un discours royal, conformément aux dispositions de la Constitution de 2011.
A travers cette proposition de réforme, les députés PJD souhaitent réduire le quorum, de 20 à 12 élus, en vue de former un groupe parlementaire lors de cette législature. Une proposition qui restera, sauf surprise, lettre morte, tant les autres groupes parlementaires refuseraient de baisser le quorum.
Les sources d’Al Akhbar en veulent pour preuve la même proposition de réforme, faite par les députés du parti du Progrès et du socialisme (PPS), en 2016. Cette proposition avait alors été refusée par le PJD qui comptait 125 députés à la Chambre des représentants. Un refus qui avait privé les camarades de Nabil Benabdellah de présider une commission parlementaire et d’être représentés au sein du bureau de la Chambre basse.