La coopération militaire entre le Maroc et la Russie passe à un stade avancé. Ainsi, le Maroc va faire appel à l’industrie d’armement russe pour ses besoins en armement, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 6 et 7 août.
Le journal qui cite un institut spécialisé britannique qui, lui-même s’est basé sur des infirmations publiées dans la presse turque, parle de contrats imminents pour l’acquisition d’armes et de systèmes de défense pour faire face à la menace terroriste.
L’institut britannique constate, dans un récent rapport, que le Maroc et l’Algérie se sont tous deux orientés, ces derniers temps, vers l’industrie de l’armement russe. Les deux pays voisins, comme la Tunisie d’ailleurs, sont confrontés au danger terroriste qui menace toute la région. Et pour y faire face, ils se sont donc adressés au marché russe pour l’acquisition d' armes de systèmes de défense.
Ce regain d’intérêt pour les armes russes intervient au moment où les industriels de ce pays ont décidé d’intensifier leurs prospections sur ce grand marché que représente la région de l’Afrique du Nord.
L’industrie d’armement russe a auparavant tenté, estime cet institut britannique dans son rapport, de faire une percée sur le marché du Moyen-Orient, mais en vain. Les Russes n’ont pas pu venir à bout de la domination des industries d’armement occidentales, principalement les producteurs français et américains qui bénéficient des bonnes relations politiques de leur pays avec les monarchies pétrolières.
Cependant, note le journal, la situation risque de s’inverser depuis que la Russie a décidé d’intervenir militairement en Syrie, sur demande du régime de Bachar Al-Assad. Cette guerre menée contre les opposants islamistes au régime syrien et contre l’Etat islamique a démontré la puissance, la qualité et la fiabilité des armes russes. La Russie a transformé notamment ses raids aériens contre l’Etat islamique en une publicité grandeur nature pour ses armes de pointe à fort contenu technologique.
Cette guerre russe contre Daech a ainsi mis en vedette les chasseurs-bombardiers russes, notamment la gamme SU-32, qui intéressent déjà les gouvernements d’Oman et de Jordanie. Ces deux pays ont, en effet, manifesté leur intention, auprès des autorités russes, d’acquérir une version «exportable» de cet appareil.
A noter que le roi Mohammed VI s’est rendu en visite officielle en mars dernier en Russie. Visite durant laquelle les deux pays ont signé un accord relatif à la protection mutuelle des informations classifiées dans le domaine militaire et militaro-technique. Cet accord, estime-t-on, ouvre la voie à l'éventuelle acquisition de matériel militaire sensible. On parlait même à l’époque de l’éventuelle acquisition du Maroc d’un sous-marin russe «Amur 1650» de quatrième génération.
L’accord vise à garantir la protection mutuelle des informations classifiées échangées ou produites dans le cadre de la coopération militaire et militaro-technique entre les deux parties.