Abdelali Hamieddine a refusé jusqu'ici de répondre aux deux précédentes convocations du magistrat, au motif que cette affaire a été close en 1994 par sa condamnation à deux ans de prison ferme pour son implication indirecte dans cette affaire qui continue à faire couler de l'encre. Hamieddine et ses avocats arguent que juridiquement, un dossier déjà jugé et classé ne peut refaire surface et être rejugé dans les mêmes conditions. "On ne peut pas juger un dossier deux fois", souligne Abdessamad El Idriss, un des avocats de Hamieddine.
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C'est en tout cas le plaidoyer juridique que livrent Hamedienne et sa défense, proposant au juge d'instruction et à la justice de considérer "nulles et non avenues" les considérations "non convaincantes" de la partie adverse.
Toutefois, il semble qu'un témoin de la scène du crime, Haddioui El Khammar, aurait de nouveaux éléments à apporter à la justice. Il qualifie la participation du responsable PJDiste de "directe" dans l'assassinat de l'étudiant Aït El Jid, ce que récuse totalement Hamieddine. Ce dernier a décidé de donner une conférence de presse ce vendredi 2 mars au siège du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) pour faire la lumière sur sa position et celle de sa défense.
Rappelons qu'Abdelali Hamieddine avait été arrêté et condamné, suite à ce meurtre, à deux années de prison ferme, avant d'être innocenté et même indemnisé par l'Instance équité et réconciliation. Un autre accusé issu des rangs d'Al Adl Wal Ihsane a écopé de dix ans de prison. Le seul témoin encore en vie, Haddioui El Khammar, rapporte, dans sa déposition, qu'une vingtaine de personnes s'étaient acharnées sur le corps de l'étudiant de gauche, près de la Faculté de droit de Fès, juste après une «halakiya» (discussion en plein air).
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Reste maintenant à savoir si Abdelali Hamieddine, par ailleurs président de l'association Karama (dignité), répondra à la troisième convocation du juge d'instruction de Fès.