L’Agence de presse algérienne (APS) a poussé un soupir de soulagement après la rencontre «historique» du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avec le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres. Il faut savoir que les folliculaires de l’APS ont passé de très mauvais moments lorsqu’ils ont couvert les faits et gestes de leur ministre, y compris ses rencontres fortuites avec ses pairs dans les couloirs du bâtiment de l’ONU. D’autant que les agenciers aux ordres, et avec eux la junte militaire, avaient été traumatisés par le refus du Secrétaire d’Etat américain de rencontrer leur ministre. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 27 septembre, que c’est suite à ce camouflet que l’APS a essayé de cacher le soleil avec un tamis.
Du coup, elle a fait dans la démesure en indiquant que les discussions entre Guterres et Lamamra avaient porté sur les conflits régionaux au «Sahara occidental», en Libye et au Mali. Et pour boucler la boucle de la folie des grandeurs, l’APS a indiqué que Guterres avait rendu hommage aux efforts déployés par l’Algérie en faveur de la paix et de la sécurité dans le nord de l’Afrique et au Sahel. L’agence des militaires force vraiment le trait, car il est inenvisageable que le secrétaire général de l’ONU ait pu donner ce quitus à un pays qui a rompu ses relations diplomatiques avec son voisin et a interdit à ses avions de survoler son espace aérien.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte que le ministre des Affaires étrangères algériennes est habitué à en rajouter dans le contenu de ses rencontres avec les personnalités étrangères. C’est ce qui a poussé, d’ailleurs, le Secrétariat d’Etat américain à démentir la teneur des communiqués de la diplomatie algérienne. L’inénarrable lamamra n’hésite pas à inclure, subrepticement, l’affaire du Sahara à chaque fois qu’il sollicite une rencontre avec l’un de ses pairs. A New York, il a battu le record des rencontres avec ses homologues, histoire de faire avaler à ses généraux que la diplomatie algérienne déployait des efforts colossaux à l’échelle internationale.
Des efforts fictifs que les communiqués tout aussi chimériques du ministre des Affaires étrangères transforment en «hommages rendus à l’Algérie par les participants à l’Assemblé générale de l’ONU et au cours de la réunion sur l’interdiction complète des essais nucléaires». Une mégalomanie qui fait dire à un opposant algérien que l’agent commercial Lamamra a bien marketé le produit que le régime militaire tente de vendre à la communauté internationale. Mais, poursuit-il, il est clair que personne ne prête plus attention à cette diplomatie aliénée et schizophrène.