C'est un véritable tollé auquel fait face le maire PJD de Fès, Driss El Azami El Idrissi, en raison d'un marché passé en 2018 et relatif à la gestion du stationnement dans la ville. La dernière session ordinaire du Conseil de la ville a, en effet, été marquée par de vives critiques adressées au maire en raison de dysfonctionnements constatés dans la passation de ce marché à une entreprise italienne.
C’est Al Akhbar qui rapporte l'information dans son édition du lundi 12 octobre. Selon le journal, la Cour régionale des comptes et l'Inspection générale du ministère de l'Intérieur ont même été saisies pour enquêter sur les conditions de la passation de ce marché.
Dans les faits, la mairie est aujourd'hui pointée du doigt, notamment par les élus du parti de l’Istiqlal, pour plusieurs raisons. La première concerne le cahier des charges relatif à ce marché. Celui-ci a bien obtenu l'aval des élus de la ville lors d'une session du Conseil datant de février 2018. Sauf que, pour les détracteurs du maire, ce dernier aurait dû soumettre ledit cahier des charges à l'Intérieur pour sa validation finale. Il n'en fut rien et la mairie s'est basée sur l'approbation des élus pour lancer et attribuer le marché sans l'aval de l'Intérieur. Pire encore, la passation du marché s'est faite non pas sur la base d'un appel d'offres, mais à travers une négociation directe avec les opérateurs ayant manifesté leur intérêt. Ceci aurait nui au principe de la concurrence entre les différents intéressés. Un autre grief achève de mettre le maire et son équipe sur le banc des accusés. Des élus considèrent que certaines dispositions du cahier des charges finalement retenu lors des négociations avec le futur gestionnaire du stationnement ont subi des modifications, comparativement à la version votée par le Conseil de la ville. Ces modifications concernent plusieurs engagements imposés au futur gestionnaire, comme l’obligation d'aménagement de nouveaux espaces de stationnement. Elles ont ainsi été apportées sans que le Conseil de la ville n'en soit avisé à l'avance, ce qui aurait eu pour conséquence de favoriser la société italienne retenue, au détriment des concurrents dont les offres financières devaient être supérieures à ce que proposait le nouveau gestionnaire.
Par ailleurs, la mairie est également accusée de ne pas recouvrer les recettes de stationnement des deux dernières années, alors que les citoyens ont été contraints de payer durant cette période. Ceci serait, selon l'avis des détracteurs du maire, un encouragement au détournement de recettes de la ville, alors que la réglementation en vigueur rend clairement le maire responsable de la bonne gestion des finances communales.
C’est dire l'ampleur des critiques que subit Driss El Azami El Idrissi dans le cadre de ce marché. Une affaire qui fera, sans nul doute, couler beaucoup d'encre durant les semaines à venir.