Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani a annoncé le gel du recrutement dans la fonction publique pour l’année 2021, confirmant ainsi la mise en œuvre de la politique d’austérité avant même l’approbation de la loi de finances rectificative. Du coup, il a demandé à tous les secteurs ministériels de ne pas créer de postes budgétaires exceptés ceux réservés aux départements stratégiques tels ceux de l’Intérieur (5.000 postes), de la Santé (4.000 postes) et de l’Education nationale (1.069 postes).
Dans une note d’orientation adressée aux membres du gouvernement, El Othmani souligne que «les conséquences économiques de la pandémie de Coronavirus et ses répercussions sur les finances publiques ont nécessité la révision du budget de l’exercice actuel en priorisant les secteurs socioéconomiques». La note d’El Othmani s’est basée sur les dispositions de l’article 47 de la loi organique relative à la loi de finances exigeant la programmation d’un budget général pour les trois années à venir.
Du coup, les secteurs ministériels et les établissements publics sont tenus d’actualiser leur programmation budgétaire triennal (2021-2023) tout en se conformant à la politique de rationalisation de dépenses dictée par les répercussions de la crise épidémiologique.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rappelle, dans son édition du vendredi 3 juillet, que le chef du gouvernement avait déjà diffusé une notre d’orientation similaire dans laquelle il avait «défini les dépenses prioritaires de l’Etat et des établissements publics pour l’année 2020». Le gouvernement avait alors pris des mesures législatives et financières inédites pour lutter contre la pandémie, parmi lesquelles le déplafonnement des emprunts extérieurs. Une mesure qui a permis à l’Etat de recourir à la ligne de précaution et de liquidité du FMI pour un montant de 3 milliards de dollars.
La nouvelle note d’orientation d’El Othmani a, pour sa part, défini les priorités des dépenses d’investissemment dans les projets en cours de réalisation, notamment ceux qui ont fait l’objet de conventions devant le roi ainsi que ceux financés par des bailleurs de fonds. Le chef du gouvernement précise toutefois qu’il faut accorder la préférence nationale aux projets réalisés par des entreprises marocaines, notamment celles qui utilisent des produits locaux. En parallèle, ajoute El Othamni, il faut recourir au mécanisme de financement alternatif dans le cadre du partenariat institutionnel ou public-privé.