La situation n’est pas près de s’améliorer dans les prisons marocaines. Et c’est Mohamed Saleh Tamek qui l’affirme. Le délégué général de l’Administration pénitenciaire et de la réinsertion a dressé un tableau bien sombre de la situation que vivent les quelque 76.000 détenus qui peuplent les maisons d’arrêt marocaines. Un chiffre encore jamais atteint dans l’histoire du pays, affirme le journal “Akhbar Al Yaoum” dans son édition du jeudi 5 novembre.
Ces chiffres ont été présentés par le délégué général devant les élus de la commission de la Justice et de la législation de la Chambre des représentants. Tamek a ainsi mis au grand jour la détérioration inquiétante de la situation des détenus. Le haut fonctionnaire admet même que dans certaines prisons régionales, le taux d’occupation atteint le triple de la capacité d’accueil de l’établissement. Dans ces prisons surpeuplées, la violence ne peut que proliférer admet Tamek qui a révélé que le nombre de mutilations dans les établissements pénitenciaires a doublé, passant de 500 en 2014 à 1.000 mutilations un an plus tard.
Dans le même registre de la violence, le nombre d’agressions perpétrées à l’encontre d’autres prisonniers est passé de 1.410 en 2014 à 2.479 à 2015. Cible privilégiée, les gardiens de prison sont victimes de violences croissantes de la part des prisonniers. Le nombre d’agressions à leur encontre est passé de 88 en 2014 à 168 en 2015. L’administration pénitentiaire a également admis avoir saisi plus de 7.000 téléphones portables et enregistré, lors des dix derniers mois, plus de 2.000 saisies de drogues.