La fermeture du poste-frontière de Tarajal II du préside occupé de Sebta a été prorogée pour la énième fois par les autorités marocaines et espagnoles. Cette fois-ci, les deux parties ont annoncé que l’ouverture, qui devait avoir lieu le 28 octobre dernier, avait été reportée à une date ultérieure. Une décision qui a suscité l’ire des professionnels de la contrebande et de certains commerçants du préside occupé, tandis qu’une partie de la population s’est réjouie de cette décision au vu du désordre que connaît ce passage. Des sources marocaines autorisées ont émis plusieurs hypothèses sur les raisons qui ont justifié ce report. Elles évoquent notamment les fêtes religieuses et nationales au Maroc et en Espagne, ainsi que le retard pris dans les travaux des deux côtés du poste-frontière.
Mais les mêmes sources indiquent que la principale raison qui a poussé les deux pays à garder ce passage fermé demeure le spectre des attentats terroristes. Les services de renseignement craignent, en effet, que d’éventuels terroristes, dont certains sont recherchés, ne profitent de l’encombrement que connaît le passage de Tarajal II pour s’infiltrer. D’autant, ajoute une autre source marocaine, que la date de cette ouverture coïncidait avec le démantèlement de la cellule terroriste affiliée à Daech, cellule dont les deux principaux accusés ont été arrêtés à Tamaris, dans la banlieue de Casablanca.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 5 novembre, que selon les renseignements recueillis, les terroristes comptaient créer une base dans les montagnes du nord avant de proclamer la création du «Califat du Maghreb arabe». L’Observatoire des droits de l’Homme du nord avait mis en garde contre l’infiltration de ces adeptes de Daech dans les camps occupés par les immigrés clandestins, dans les alentours des présides occupés de Sebta et Melilla. D’ailleurs, les autorités marocaines ont mené une campagne d’assainissement dans cette zone avant de procéder à l’expulsion des migrants, notamment des migrants syriens.
De leur côté, les autorités espagnoles ont renforcé la sécurité dans les alentours du poste-frontière de Tarajal II. Une décision qui a été prise juste après le démantèlement de la cellule terroriste de Tamaris et, surtout, après la diffusion de plusieurs vidéos en langue espagnole menaçant l’Espagne d’attentats terroristes. Plusieurs forces fortement armés, ainsi que des éléments de la Guardia civil, ont été déployés tout autour de la ville occupée et des barbelés de clôtures.