Le PJD tente de resserrer ses rangs. Depuis l’annonce, samedi dernier, du retrait de l’Istiqlal du gouvernement, le parti de la lampe s’est fermé comme une huitre, cédant le droit de parole à son chef de fil, comme le veut le règlement du PJD. Seulement voilà, contre toute attente, ce n’est pas Abdelilah Benkirane qui fait la Une de la presse de ce mardi 14 mai, mais son bras droit et son homme de confiance Abdellah Baha. "Quelle ne fut pas la surprise des députés, lundi matin, en voyant arriver le ministre d’Etat, Abdellah Baha, aux travaux de la réunion hebdomadaire de l’équipe parlementaire du parti portant un message de Abdelilah Benkirane", décrit Assabah. "Baha fait allusion à des élections anticipées", titre le quotidien qui livre les détails de cette réunion interne des plus tendues. Au cours de cette rencontre, le ministre d’Etat a présenté les différents scénarii de la sortie de crise ne négligeant pas la possibilité d’une "sortie du PJD du gouvernement", lit-on sur les colonnes du journal.
Relations presse huilées
Lorsqu’il s’adresse à la presse, Baha garde son sang froid et souligne que jusqu’à présent, "le parti n’a pas reçu une note officielle de la part du Conseil national de l’Istiqlal actant son départ du gouvernement". Se voulant rassurant, l’homme de l’ombre assure que "quelque soit le cas de figure, la nouvelle Constitution apporte tous les éléments de réponses".
Sur Al Khabar, c’est un Baha tout sourire qui fait la Une de l’édition de ce mardi 14 mai. "Nous continuerons à travailler", titre le quotidien. Et de préciser que "le parti est venu pour travailler et non pour le pouvoir". Selon des sources du journal, le numéro 2 du PJD aurait même affirmé que le parti de la lampe compte poursuivre ses chantiers qu’il soit au gouvernement ou pas. La photo à la Une de Akhbar Al Yaoum résume bien la complicité entre Benkirane et Baha. "Benkirane désigne le sage de son parti, Abdellah Baha, pour prendre la parole", commente le journal. Dans sa première réaction à l’annonce du retrait de l’Istiqlal, le vice-SG du PJD affirme que son parti est "prêt à toutes les éventualités".
On l’aura compris, pour le parti au pouvoir, l’heure n’est pas à la panique, bien au contraire. Si l’on s’attendait à une de ses sorties fulgurantes de Benkirane, le chef du gouvernement a préféré cette fois-ci céder la place à son bras droit, Abdellah Baha, connu pour sa discrétion. L’arrivée sur les devants de la scène du confident de Benkirane dans une conjoncture aussi délicate, n’est pas un hasard. A regarder de près les Unes de ce mardi, toute porte à croire qu'il s'agit d’une opération de relations presse bien huilée. Le parti de la lampe tente de rassurer l’opinion publique. En attendant l’arbitrage royal, le PJD ne veut surtout pas faire un mauvais pas en matière de communication.