C’est une pilule qui ne passe décidément pas. Au sein du Parti du progrès et du socialisme (PPS), les dernières déclarations de Saâd-Eddine El Othmani à propos d’anciens ministres du parti sont tout simplement qualifiées "d'irresponsables".
C’est Al Ahdath Al Maghribia qui s’intéresse, dans son édition du vendredi 16 juillet, à ce sujet. Lors de son passage au parlement mercredi dernier à l’occasion de la traditionnelle séance dédiée au bilan des actions du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani avait évoqué les ministres du PPS limogés après les événements d’Al Hoceima.
Pourtant, ces ministres représentaient à l’époque des alliés du PJD, et c’est ce qui rend ces déclarations encore plus difficiles à digérer pour le PPS. Le secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, a d'ailleurs rapidement réagi en qualifiant les propos d’El Othmani de déplacés et d’inacceptables, surtout venant d’un responsable très au fait des véritables raisons ayant conduit au limogeage des ministres en question.
D’après le quotidien, le SG du Livre a ajouté, dans sa réaction postée sur le site web du parti, que la grande différence entre le PPS et le parti du chef du gouvernement, le PJD, est que le premier n’a jamais eu à diriger un Exécutif, contrairement au parti de la Lampe qui a depuis deux mandats une responsabilité de premier plan.
Selon Al Ahdath, Nabil Benabdellah a ensuite détaillé les raisons du divorce entre son parti et le PJD. Il a dans ce sens expliqué que le limogeage des ministres du PPS n’était pas une conséquence des événements d’Al Hoceima, mais plutôt le prix à payer pour sa participation au gouvernement mené par le PJD et par son ancien secrétaire général, Abdelilah Benkirane.
Il en a profité pour rappeler que le PPS a quitté le gouvernement mené par Saâd-Eddine El Othmani, car ce dernier manquait d’une vision réformatrice comme celle que défend le parti du Livre, tout en insistant sur la qualité de la relation entre les deux partis qui n’était plus la même depuis que El Othmani a remplacé son prédécesseur. Il a enfoncé le clou en s’étonnant publiquement de la raison pour laquelle seul le PJD n’a pas été touché par la vague de limogeage dont parlait mercredi son secrétaire général au parlement, alors que les autres courants ont été concernés, y compris les «indépendants».