Dans une sortie médiatique pour le moins surprenante, le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdellah, critique la décision de limoger plusieurs ministres et hauts responsables suite à l’enlisement du programme «Al Hoceima Manarat Al Moutawassit».
L’ancien ministre l’Urbanisme, de l’habitat et de la politique de la ville, qui fait partie des membres du gouvernement limogés, a profité de l’occasion pour critiquer la décision de supprimer, un peu plus tard, le secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et le renvoi de sa titulaire, Charafat Afailal, membre du bureau politique du PPS, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 24 décembre.
Selon le chef de file du PPS, cité par le journal, «les rapports, quelle que soit leur nature, ne doivent pas être considérés comme infaillibles». Il a en outre ajouté, lors d’une émission télévisée, poursuit le journal, qu’«on ne peut se référer seulement aux rapports de la Cour des comptes dans le cas des limogeages (dans le cadre du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit). Nous avons notre propre version des faits sur cette affaire».
Et d’assurer qu’en ce qui concerne son ministère, il affirme avoir finalisé tous les projets qui devaient être réalisés dans les communes concernées deux ans avant les délais fixés. «Pourquoi donc ce limogeage?», s’est-il interrogé.
Pour Benabdellah, les rapports de la Cour des comptes ne doivent susciter aucune crainte, en tout cas pour lui. La Cour des comptes, dit-il, dans la plupart de ses rapports, ne fait que relever des dysfonctionnements dans un domaine donné, les responsables concernés se chargent, par la suite, de les corriger. «Mais, malheureusement, c’est toujours le premier rapport qui est mis en avant et qui est pris en compte, sans prendre en considération les réponses apportées par les responsables concernés», se désole-t-il. «Dans notre cas, nos réponses n’ont effectivement pas été prises en compte. C’est le cas pour moi-même et c’est également celui de Louardi et Charafat», confirme Benabdellah.
Par ailleurs, souligne le secrétaire général du PPS cité par Al Massae, la Cour des comptes «n’est en fin de compte qu’un pouvoir discrétionnaire d’un groupe de magistrats qui étudient une situation donnée et relèvent un certain nombre de dysfonctionnements. Une approche qui ne peut être à 100% correcte».
Sur un autre registre, le chef de file du PPS est revenu sur l’année 2018 qui, a-t-il affirmé, est considérée comme une «réelle énigme» pour les Marocains. Ainsi, souligne-t-il, «où que vous vous dirigiez, vous tombez toujours sur des interrogations du genre: où sommes-nous? Où nous dirigeons-nous? Que faisons-nous? Et surtout que voulons-nous?».