En réponse aux critiques formulées par les Conseillers lors de la discussion du projet de loi des Finances, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, a déclaré que le volume d’endettement de notre pays ne dépassait pas 65% du PIB. Un taux qui demeure, ajoute le ministre, «dans les limites tolérées en comparaison à certains pays développés dont le volume d’endettement dépasse les 100%».
Benchaâboun réfute, ainsi, les reproches de l’opposition qui accuse le gouvernement d’El Othmani d’être à l’origine de l’augmentation de la dette publique, qui a atteint 90% du PIB. Il étaye ses propos en affirmant que les multiples chocs simulés par le Fonds Monétaire International ( FMI) sur l’endettement du Maroc ont démontré la capacité de l’économie nationale à résister à tous les aléas externes. Le FMI, ajoute le ministre, a ainsi relevé l’immunité de la dette publique marocaine face aux chocs, que ce soit au niveau du déficit budgétaire, du taux d’intérêt ou du taux de change.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 28 novembre, que le ministre a réaffirmé que la dette publique demeurait maîtrisable et ne dépassait pas 70% du PIB. Benchaâboun avait déclaré, la semaine dernière, que le Maroc était arrivé à un accord avec la Banque mondiale sur une nouvelle ligne de crédit moins onéreuse que la précédente. Ce faisant, le ministre a rejeté les accusations de l’opposition, qui impute l’accroissement de la dette au gouvernement d’El Othmani: «La dette du Maroc n’est pas l'héritage privé d’un quelconque gouvernement, mais le résultat d’une politique volontaire qui fut bénéfique pour notre pays, dans le soutien de l’offre et de l’investissement. Du coup, elle a concouru à la protection de notre économie nationale, alors que les économies de grands pays se sont écroulées».
C’est pour cela, ajoute Benchaâboun en s’adressant aux Conseillers, «qu’il ne faut pas perdre de temps à verser dans la critique qui, dans certains cas, défie la logique». Et le ministre d’ajouter que «notre pays traverse une phase cruciale qui nécessite que nous élevions le discours politique, afin que les citoyens retrouvent confiance dans les partis politiques et les institutions nationales». D’autant que, enchaîne le ministre, «les facteurs géopolitiques qui entourent notre pays menacent notre sécurité et doivent nous pousser à être constamment mobilisés».
Le ministre de l’Economie et des finances estime que le consensus doit absolument se faire autour de trois priorités qui ne supportent ni attente, ni surenchères, à savoir «la cause nationale, les dossiers urgents liés à l’enseignement, à la santé, aux programmes de la protection nationale et à l’emploi, ainsi que le retour de confiance à l’entreprise et la redynamisation de l’investissement». Sans oublier bien sûr, ajoute le ministre, «les propositions pour réinventer un nouveau modèle de développement du pays dans les trois prochains mois».
Dans sa réponse aux critiques des conseillers, Benchaâboun n’a pas hésité à s’élever contre certains termes employés par les intervenants à l’encontre du gouvernement: «absence de vision», «manque de cohésion», «défaut de créativité»... Considérant ces attaques comme inacceptables, le ministre a indiqué que «le projet de loi des Finances avait été élaboré par le gouvernement en coordination avec toutes les composantes de la majorité, en se basant sur les instructions royales et le programme gouvernemental». Et le ministre de préciser que le gouvernement avait une vision partagée et des choix économiques et sociaux très clairs, qui ont encadré l’élaboration du projet de loi des Finances.