L’affaire du député du Parti de lajustice et du développement (PJD), Ali El Asri, qui avait attaqué par un discours incitant à la haine et à la violence des bénévoles belges, pour leur «tenue de baignade», continue de faire les choux gras des médias, de provoquer des réactions et des polémiques et d’enflammer les réseaux sociaux. Alors que toutes les voix sont montées au créneau pour dénoncer cette attitude rétrograde du député de la Lampe, son parti, qui chapeaute la majorité gouvernementale, a excellé encore une fois et s’est distingué par son entêtement envers et contre tous.
Selon le quotidien Al Akhbar, qui revient sur cette affaire dans son édition du week-end des 10 et 11 août, le secrétaire général adjoint du PJD, Souleimane El Amrani, a recouru au concept de «liberté d’expression» pour défendre l’acte indéfendable du député de son parti. Et pour donner une forte dose sémantique à son message, il a souligné dans une déclaration publiée par le site de son parti que «la liberté d’expression au PJD est préservée et respectée au point d’être sacralisée». Et d’ajouter qu’«il n’est pas question de violer ce droit», que les statuts du parti et tous ses documents et références préservent.
Et pour atténuer son propos, sans le contredire, il a précisé que l’avis du député El Asri n’engage pas le PJD. «Nous l’avons réitéré, à plusieurs reprises, ce qui engage le parti, ce sont les décisions, les communiqués, les positions de ses organisations et les déclarations des responsables habilités à le faire», a-t-il renchéri avant de faire sa propre lecture de la déclaration du député Ali El Asri, en affirmant qu’elle n’a rien de «terroriste».
Bien plus, le secrétaire adjoint du PJD a qualifié les réactions provoquées par l’attitude de son député d’attaques ciblant le PJD. Par contre, fait remarquer le quotidien, l’allié du PJD au gouvernement, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) a qualifié le comportement du député de la Lampe d’orientation claire vers l’extrémisme et la violence.
A ce propos, le forum parité et égalité du PPS a précisé que les propos du député en question dépassent la question de la liberté d’expression. «Ce genre de déclaration, en plus de porter une grande atteinte à notre pays et au parcours qui est le nôtre pour consacrer les libertés, le vivre-ensemble et l‘ouverture, est un appel flagrant à l‘extrémisme et au rejet de l‘autre», indique un communiqué cité par le quotidien.
Et d’ajouter que l’instance du PPS a mis en garde contre «les répercussions que pourraient avoir de telles déclarations sur les échanges culturels, touristiques et associatifs avec les partenaires européens». Enfin, poursuit le quotidien, le forum parité et égalité a appelé «les auteurs de ces commentaires à retirer leurs propos et présenter des excuses».