C’est un Benkirane psychiquement affaibli qui s’est adressé, le week-end dernier à Salé, aux parlementaires de son parti, à l’occasion de leur réunion annuelle à la veille de la nouvelle année législative. Selon le quotidien Al Akhbar qui rapporte l’information dans son édition des 14 et 15 octobre, l’ancien chef du gouvernement a clairement exprimé son refus de sortir par la petite porte, lors de son speech devant les élus.
«Je traverse une période difficile à cause de tout ce que j’entends autour de moi et sur moi. J’ai même été tenté de présenter ma démission, mais je me suis ravisé parce que je ne veux pas sortir par la petite porte», a-t-il affirmé devant les élus de son parti, rapporte le journal. «De plus», a-t-il ajouté, «il y a des personnes qui comptent encore sur moi et des intérêts qu’il faut prendre en considération».
Par ailleurs, le SG du PJD a appelé les militants et les élus à rester mobilisés pour les prochaines élections. Il a même appelé ceux d’entre ses «frères» qui disposent des compétences requises à aller à la conquête des postes de responsabilités dans les entreprises et établissements publics et dans les différentes chancelleries du royaume.
Concernant la crise que traverse actuellement son parti, à cause de sa gestion des négociations de formation du gouvernement, il a reconnu: «que ce soit une erreur ou une bonne chose, nous sommes tous responsables de ce qui s’est passé». «Par conséquent», a-t-il ajouté, «il faut que nous soyons fermes et que nous gardions nos positions. Œuvrons pour que notre action au gouvernement soit la meilleure possible». Cela, en considérant qu'il ne faut pas donner une importance excessive à l’actuel débat sur le futur secrétaire général qui divise le parti.
Revenant sur la récente déclaration d’El Othmani selon laquelle ce dernier serait prêt à démissionner de son poste si l’intérêt du parti l’exigeait, Benkirane a affirmé qu’il n’y avait pas lieu de tenir de genre de propos. «Le PJD est au gouvernement», a-t-il affirmé, «à moins qu’un cas de force majeure n’en décide autrement». Au contraire, a-t-il martelé, «il faut soutenir le gouvernement d’El Othmani, et c’est à nous de le faire». Le souverain, a-t-il rappelé, «avait dit à El Otmani qu’il voulait travailler avec le PJD et que le PJD devait rester au gouvernement».
S’adressant encore une fois directement aux parlementaires du PJD, il leur a dit: « Ne soyez pas défaitistes. Reprenez-vous, refaites le plein d’énergie et mettez-vous au travail avec enthousiasme». Cela, tout en les rassurant quant à l’avenir du parti.