Akhbar Al Yaoum, quotidien arabophone proche du PJD, titre en Une de son édition de ce mercredi 5 octobre: "Benkirane: le roi a mis en garde Hassad (ministre de l'Intérieur) contre la fraude en lui affirmant "'Je ne vous lâcherai pas"".
Après cinq ans de pouvoir et d'usure, Abdelilah Benkirane a assuré que son parti n'avait pas été affaibli et que "sa popularité s'était même renforcée". "Contrairement à ce qu'affirment nos détracteurs, le PJD a pris le pouvoir en étant préparé pour assumer ses responsabilités", a-t-il souligné. "Dès mon arrivée au pouvoir, j'ai pris des mesures et signé des décisions importantes, bien qu'elles n'aient pas été appréciées à 100%", a encore ajouté Benkirane qui a critiqué, comme toujours, le PAM et son chef Ilyas El Omari, les accusant indirectement de vouloir le pousser dans les retranchements de l'opposition.
"Nos adversaire veulent nous pousser à réintégrer l'opposition", a ainsi déploré Abdelilah Benkirane.Revenant sur les élections, il a reconnu que Mohame Hassad était un homme "sincère". "Le ministre de l'Intérieur m'a affirmé qu'il était prêt à sanctionner tout agent d'autorité malveillant", a-t-il d'ailleurs déclaré.
Pour ce qui est du refus de la représentation des Marocains résidant à l'étranger (MRE) au sein du futur Parlement, Benkirane a rejeté la responsabilité sur le ministère de l'Intérieur. "J'ai été convaincu par Hassad que l'éligibilité des MRE pour les législatives à la Chambre des représentants n'était pas opportune pour 2016", s'est contenté d'affirmer le numéro un du parti de la lampe.
Au sujet du seuil de 3% accordé aux partis politiques pour leur assurer un accès minimal à la Chambre des représentant, Benkirane a révélé que ce taux avait été suggéré par Mohamed Hassad mais rejeté par Mustapha Ramid, ministre PJDiste de la Justice. "J'ai accepté ce seuil quand j'ai vu que je naviguais tout seul dans une mer agitée", a-t-il dévoilé. Le patron du PJD a qualifié de "normaux les tiraillements entre son parti et l'administration, citant le cas du candidat PJDiste Bousouf, à Taounat, qui a subi des pressions avant de se retirer de la course". "Il y a eu aussi le cas de Salé où un candidat du PPS, Mohamed Aouad, s'est disqualifié à la dernière minute", a-t-il précisé. Ces pressions ont toujours "accompagné le parcours des élections", selon Abdelilah Benkirane qui a reconnu qu'aucune échéance électorale "n'avait été rejetée depuis 2002 ".
Abdelillah Benkirane a estimé, en outre, que le communiqué du Cabinet royal sur le PPS avait mis fin à la polémique concernant les conseillers du roi. Le patron du parti de la Lampe a conclu son interview en proposant la construction d'un nouveau siège de la primature, l'actuel étant exigu, selon lui, pour agir et recevoir les délégations. "Mais, a-t-il précisé, son maintien actuel près du Cabinet Royal est une chose symbolique et normale'".