Mercredi 28 septembre, Abdelilah Benkirane, en sa qualité de chef de gouvernement, était invité à la résidence de l’ambassadeur de Chine, à l’occasion de la célébration de la fête nationale de la République populaire de Chine.
Face à de nombreux invités de marque, notamment les représentants des différents corps diplomatiques accrédités à Rabat, conviés au banquet organisé à cette occasion, l’ambassadeur de la République populaire de Chine Sun Shuzhong a prononcé une allocution dans laquelle il a salué le courage et les qualités humaines du roi Mohammed VI, et souligné les avancées réalisées par le Maroc sur le chemin du progrès et de la modernité.
Saisissant ce moment, M. Sun a dit beaucoup de bien du Maroc et de son roi. Mais le diplomate allait vivre un moment qu'il n'oubliera pas de sitôt.
Abdelilah Benkirane, et à la grande surprise de l’assistance, s’est contenté de bredouiller quelques mots, creux! Pas de quoi composer une idée qui pourrait avoir du sens. Il a pris un temps de parole, racontent des témoins, d'exactement 1 minute et 30 secondes.
Pas seulement. Le chef de l’Exécutif a même décliné l’invitation de l’ambassadeur à couper le gâteau en signe de partage et de convivialité. Devant un parterre médusé, Benkirane, dans une position peu flatteuse, a prétexté des urgences pour quitter la résidence de l’ambassadeur. Pourtant, c’était la rencontre qu’il ne fallait pas rater sous aucun prétexte, sachant que le Maroc et la Chine sont décidés à construire un avenir radieux et un partenariat modèle dans le monde arabe et en Afrique.
Sans doute, Benkirane a oublié d’endosser les habits du gestionnaire sérieux. Son costume de chef de gouvernement est déjà entaillé par le candidat, qu’il est, aux élections législatives du 7 octobre.
Pourtant, par galanterie diplomatique, Benkirane fut accompagné jusqu’à la sortie où une voiture l’attendait pour le conduire au quartier périphérique de Chmaâou, à salé où il est tête de liste du PJD, parti dont il est le patron, pour faire du porte-à-porte.
Le PJD avant la PatrieCe jeudi 29 septembre, il était prévu que Benkirane, toujours en sa qualité de chef du gouvernement marocain, rencontre le chef du Bundesrat (le Conseil fédéral d’Allemagne). Une rencontre qui a été annulée à la dernière minute, sous prétexte, encore une fois, qu’il devait assister à un autre meeting électoral de son parti.
Cela intervient juste après un Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI et lors duquel le gouvernement s'était engagé à assurer un fonctionnement normal des institutions malgré la campagne électorale. Sauf que tout semble démontrer que pour le PJD, son SG en premier lieu, c'est le parti qui prime sur les intérêts de la Patrie.