"Benkirane garde-t-il le contrôle sur ses milices électroniques ou a-t-il été dépassé par les événements?"; "Benkirane a-t-il pu fonder un parti démocratique en aval ou la Direction du parti a-t-elle été dépassée par la base?"; "Ne s'agit-il pas plutôt d'une distribution de rôles entre cette même base et la direction du parti?". "Autant de questions que se posent les partenaires politiques du PJD, à la lumière de cet échange de tirs entre la Direction du parti islamiste et ses milices électroniques", observe le chroniqueur du site d'information Ahdate.Info, Abderrahman Al Mansi, dans son édition de ce mercredi 2 novembre.
"Benkirane vit aujourd'hui les pires jours de sa vie de Chef de gouvernement, son parti ayant lavé son linge sale sur la place publique", relève le chroniqueur qui se demande si Benkirane n'aurait pas à présent "grillé toutes ses cartes"!
"Ce retournement de situation au sein du PJD n'est pas sans rappeler le grand débalage de linge sale en public auquel se livrent les "Frères musulmans", tant sur le versant turc que le versant qatari", constate encore le chroniqueur du site Ahdate.Info, relevant que l'identification des "milices électroniques" du PJD au président turc Tayyip Erdogan n'était pas une pure coïncidence!
"Les partenaires politiques du PJD n'ont pas manqué d'exprimer leur agacement face aux coups fourrés de l'armée, des chevaliers électroniques ou d'autres pages d'appui électronique, poussant Benkirane à désavouer ses propres troupes électroniques lors de sa mémorable rencontre du 4 octobre avec le groupe parlementaire du PJD et avec le Conseil national du même parti, le 22 du même mois", rappelle le chroniqueur. "Comment se fait-il que quelqu'un âgé d'à peine 16 ans se permette de dicter à l'Etat et à un parti au gouvernement ce qu'ils sont censés faire", s'est demandé Benkirane qui a d'ailleurs pris ses distances avec ses "milices électroniques" traitées de "sgouaâ"( déveinards) et de "mdawikh" (écervelés)!
Benkirane se retrouve avec une "fronde" sur les bras! Des épithètes, relève le chroniqueur, qui marquent le début de ce qui a tout l'air d'une fronde des "milices électroniques" du PJD contre Benkirane. Autrement dit, contre celui-là même qui aurait été à l'origine de leur création. Les réactions ont été unanimes pour dénoncer "l'ingratitude" de Benkirane à l'égard desdites "milices électroniques", qui se sont attribué le mérite de "la Conquête de la Mecque!" ("ghazouat 7 octobre"!, en allusion à la victoire du PJD au dernier scrutin législatif).
"Merci de nous avoir traités de m'dawikh... Vrai, nous sommes des "mdawikh parce que nous t'avons défendu le jour où tu te noyais telle une barque prise dans une tempête au milieu de l'océan"... "En effet, nous sommes des "sgouaâ"parce que nous avons passé des nuits blanches à te défendre!"... Ce sont là quelques réactions des "milices électroniques" du PJD à "l'ingratitude" de leur chef, Abdelilah Benkirane, réactions relayées par le chroniqueur de Ahdate.Info.
Le PJD n'est pratiquement plus un parti démocrate!L'adoption du principe de démocratie interne dans l'action politique est-elle suffisante pour se considérer comme un parti démocratique? Etre démocrate suppose qu'on accepte l'avis de l'autre et qu'on utilise des moyens démocratiques dans la compétition politique et électorale", estime le chroniqueur de Ahdate.Info. "Ce que dit Benkirane sur YouTube ou au Parlement est destiné à divertir ceux qui sont cantonnés dans leurs bureaux climatisés", indique le chroniqueur, relevant que "ce qui a été dit par Benkirane lors de la campagne électorale fait réellement peur". "Quelqu'un qui revendique l'équité en héritage mérite-t-il vos voix?", s'est en effet interrogé Benkirane devant les citoyens. "Que pourriez-vous attendre d'un baron de la drogue si jamais il arrivait au pouvoir?", a-t-il ajouté. "Ne votez pas pour Untel parce qu'il a un hôtel servant de l'alcool", a-t-il encore lancé.
Le comble, pour le chroniqueur de Ahdate.Info, est que Benkirane a présenté son bilan à la tête du gouvernement comme un grand acquis, oubliant que les mesures anti-sociales prises durant les cinq dernières années de son mandat pénalisent de larges couches de la société!