Abdelilah Benkirane inaugure un commerce informel à Agadir. Non, ce n’est pas un gag de la caméra cachée que nous livrent nos chaînes nationales à la rupture du jeûne. L’événement a bel et bien eu lieu, révèle à sa Une Assabah. Le quotidien précise que la boutique en question ne dispose pas d’une autorisation d’exercer. D’une superficie de 450m2, ce magasin solidaire, le sixième du genre mis en place par Maroc Taswik, propose à la vente des produits réalisés par des coopératives.
Toujours selon le journal, le directeur de Maroc Taswik et le chef du gouvernement ont veillé à ce que l’inauguration officielle des boutiques d’Agadir inscrites dans le programme de Maroc Taswik se fasse rapidement et dans la discrétion absolue. Preuve en est, l’absence des chaînes de télévision et les représentants de la presse régionale et nationale.
Seul officiel à l'inauguration
Assabah révèle également l’absence du ministre de l’Agriculture et de la pêche, Aziz Akhannouch, lors de cette inauguration. Inutile de rappeler le poids symbolique d’Akhannouch dans la région du Souss, dont il est originaire. Le quotidien arabophone nous apprend que le ministre de l'Agriculture n’a pas été convié à la cérémonie. Idem pour le maire de la ville, Tariq Kabbaj. Seuls trois ministres du PJD, présentés par le directeur de Maroc Taswik comme étant des partenaires de cet organisme, ont été invités à cette inauguration, ainsi que quelques parlementaires PJDistes représentant la région. Aucun d’eux ne s’est présenté, constate Assabah.
Du coup, on se pose des questions. Mais quelle mouche a piqué Benkirane pour inaugurer une petite boutique, de surcroît non autorisée à exercer ? On pourrait comprendre que le chef du gouvernement soit sensible, voire impliqué dans le développement de l’économie solidaire, mais cette inauguration est un ratage énorme. De deux choses l’une : soit le chef du gouvernement est mal briefé par son staff concernant les événements auxquels il est convié. Soit il est courant et dans ce cas, sa crédibilité est mise à mal puisque par sa seule présence, il est en porte-à-faux avec ses discours et ses promesses en matière de bonne gouvernance.