Le PJD tient à maintenir dans le flou ses rapports avec l’organisation les Frères musulmans. C’est encore une fois le secrétaire général sortant, Abdelilah Benkirane, qui évoque, non sans ambiguïté, les relations de son parti avec cette confrérie de dimension internationale. Cependant, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du lundi 14 août, Benkirane a refusé, encore une fois, de trancher définitivement sur cette question. S'il rejette tout rapport avec l’organisation panislamiste, il refuse néanmoins de la renier totalement.
Le journal souligne ainsi que, bien que l’ancien chef du gouvernement affirme avoir des choses à reprocher à cette organisation, il "refuse de parler de ces gens qui traversent actuellement des moments difficiles". En revanche, le patron du PJD n’a pas hésité à qualifier l’organisation d’"école": "Une école qui nous a tout appris", a-t-il déclaré en évoquant ses fondateurs, Hassan El Banna et Sayed Qotb.
Il s'agit là de "notre première école, celle au sein de laquelle nous avons tout appris. Nos premiers référentiels culturels sont l’école des Frères musulmans et les écrits de Hassan El Banna et Sayed Qotb. Nous leur devons beaucoup", a encore ajouté Abdelihah Benkirane qui intervenait, vendredi, devant un parterre de militants de son parti, dans le cadre d'une rencontre de la "Jeunesse panarabe".
Cela dit, le secrétaire général sortant, actuellement en pleine campagne pour un troisième mandat (non prévu par les statuts du parti), a tenu à préciser que le PJD n’entretenait plus aucune relation avec l’organisation des Frères musulmans. "Nos chemins se sont séparés depuis longtemps", a-t-il souligné. "Nous relevions de personnes qui vivaient à l’étranger et nous ignorions tout de leurs contacts, c’est pour cela que nous avons décidé de couper nos liens avec eux".
Par ailleurs, l’ancien chef du gouvernement s’est adressé aux jeunes militants de son parti en des termes plutôt crus. Il les a même mis au défi, leur demandant à brûle-pourpoint si, dans l’avenir, ils seront des hommes de principes ou si leurs intérêts finiront par l’emporter sur leurs principes. Et de donner pour exemple ces gens qu'il dit côtoyer et "affirment des choses qui semblent aller contre leurs convictions propres, notamment concernant la crise du Golfe. C’est parce que ces gens reçoivent de l’argent de certaines parties dont ils deviennent les obligés», a-t-il affirmé en substance.