Benkirane: le temps des privilèges est révolu

Mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. Les accords relatifs à l’exécution de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption viennent d’être signés. L'occasion, pour le Chef de gouvernement de revenir sur les avantages dont bénéficiaient certaines classes sociales en échange de leur appui inconditionnel à l’Etat.

Le 03/05/2016 à 20h26

La rencontre dédiée à la signature des accords pour l’exécution de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption a été l’occasion pour Abdelilah Benkirane de s'en prendre à l’élite qui bénéficiait de privilèges en contrepartie de ses positions en faveur de l’Etat. «Aujourd’hui, l’élite doit revoir sa culture», a déclaré le Chef de gouvernement, cité par Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mercredi 4 mai.

Pour Benkirane, le temps où cette catégorie bénéficiait, de manière illégale, de tous les avantages, est révolue. «L’élite qui offrait ses services n’est plus utile à l’Etat car les Marocains se sont réconciliés avec la monarchie. Aujourd’hui, tous la défendent», a-t-il précisé.

Evoquant la corruption, Benkirane a ajouté que, si la Stratégie nationale avait tout pour réussir, «l’éradication définitive de ce phénomène ne pouvait se faire que par l'implication du peuple». La véritable réussite est dans la droiture, pas dans la corruption, a-t-il poursuivi.

Pour Bachir Rachidi, président de la Commission éthique et de la bonne gouvernance à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l’approche participative adoptée par le gouvernement lors de la préparation de la Stratégie de lutte contre la corruption constitue un point en sa faveur. Il a cependant pointé du doigt le retard observé dans son exécution. «Les programmes doivent être lancés dans les délais fixés lors de leur préparation», a souligné Rachidi. Pour le représentant de la CGEM, la réunion a été l’occasion de faire part des réserves de la Confédération sur la loi cadre régissant l’instance de prévention contre la corruption.

De son côté, Fouad Abdelmoumni, président de Transparency Maroc, a exprimé la satisfaction de son association quant à cette stratégie. «Il a cependant appelé à son exécution au plus vite», ajoute le journal. Le président de l’association a également rappelé qu’une bonne gestion des enquêtes liées à la corruption était nécessaire.

Rappelons que le gouvernement a entamé les premières discussions autour de la Stratégie en 2013. Finalisée en décembre 2015, la stratégie couvre une période de 10 ans et s’adresse à tous les secteurs publics. Le budget global qui lui a été attribué est de l’ordre de 1,796 milliard de dirhams, pour 239 projets.

Par Abdelhafid Lagzouli
Le 03/05/2016 à 20h26