Pour la troisième fois consécutive, "les diplômés chômeurs du PV du 20 juillet" ont eu gain de cause. Pour la troisième fois consécutive encore, le tribunal administratif de Rabat a rendu un jugement en leur faveur. Et enfin, pour la troisième fois consécutive, Benkirane a été débouté… Le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum, daté du mercredi 23 octobre, livre des détails sur cette sentence. Le jugement rendu oblige ainsi le gouvernement et, par conséquent, son chef, Benkirane, à concrétiser les accords contenus dans le PV du 20 juillet.
Le quotidien reprend une déclaration de l’un des avocats des plaignants, Mohamed El Azzouzi, dans laquelle il annonce que le tribunal a ordonné la mise en application des accords du décret ministériel et du PV. Et de souligner que d’autres groupes, représentant également des diplômés chômeurs, attendent le verdict. El Azzouzi a par ailleurs ajouté que, sur le plan juridique, le jugement sera effectif dès lors qu’il y aura appel, ce qui est fort probable. Akhbar Al Yaoum a également donné la parole à l’un de ces diplômés chômeurs qui, tout en confirmant que le tribunal a ordonné le règlement de leur situation administrative et financière, a évoqué les autres audiences à venir. Une situation sur laquelle joue le gouvernement. A défaut de sentence définitive, il temporise. Son porte-parole, Mustapha El Khalfi, l’a confirmé : "la position du gouvernement est claire. Dès lors que ces jugements seront définitifs, nous les appliquerons. Le chef du gouvernement l’avait précisé auparavant". Sauf que comme l’a précisé le support, d’autres dossiers similaires seront soumis au tribunal administratif dans les semaines à venir.
Victoire juridique
Le dossier "des chômeurs du PV du 20 juillet" est un véritable imbroglio politico-juridico-moral. Sur le plan politique, ce dossier est une patate chaude héritée du gouvernement El Fassi. Une décision prise alors dans un contexte marqué entre autres par le printemps arabe. Sur le plan juridique, la loi a tranché en faveur de ces diplômés chômeurs à trois reprises, il ne reste plus à Benkirane qu’à appliquer la sentence. Quant au plan moral, il est certain que le favoritisme dont ont bénéficié les signataires de ce PV est en totale contradiction avec l'esprit de la nouvelle Constitution qui prône l’égalité des chances pour tous. Reste alors une colle pour Benkirane : s’il décide d’appliquer la loi, cela se fera-t-il au détriment des nouveaux postes budgétaires prévus dans la nouvelle loi de finances et qui n’excède pas les 18.000 postes ?