Les jeunes du PJD sont en rogne contre le chef de leur parti. Cette vague de colère, sans précédent, a éclaté au sein de la jeunesse du parti après qu’Abdelilah Benkirane a qualifié ses membres actifs sur les réseaux sociaux de «cancres» (sgouâa), rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 24 octobre.
La sortie de Benkirane contre les jeunes de son parti intervient après une levée de boucliers de ces derniers contre l’élection, sur la liste nationale du parti, de Amina Faouzi Zizi, chargée de communication de Najib Boulif, dont ils contestent justement l’élection parce que n’étant pas une militante du PJD.
En les traitant ainsi, lors de la réunion du Conseil national tenue samedi dernier, le secrétaire général s’est attiré les foudres des «milices électroniques» de son parti. Les membres de ces dernières ne l’ont pas ménagé et l’on même accusé de combattre la liberté d’expression et de vouloir transformer le PJD en une vaste prison.
En ce sens, affirme un cadre du parti, responsable de l’antenne locale d’Agdal à Rabat, cité par le journal, «nous militons pour la liberté. Mais quand le parti se transforme en une grande prison, nous le quitterons». Ce jeune cadre du PJD tente néanmoins d’absoudre la personne de Benkirane. Ce n’est pas lui le problème, c’est plutôt le cercle, de plus en plus large, des intermédiaires qui se mettent entre lui et les militants de base qui s’activent sur les réseaux sociaux, laisse-t-il entendre.
Ces intermédiaires, estime-il, ne se contentent plus de se cautionner les uns et les autres pour des postes de responsabilités, mais ils se chargent également de «traduire» et déchiffrer le contenu des postes et les publications des milices électroniques pour le chef du parti. Et ce, en leur donnant un sens qui sert leurs propres intérêts.
Pour sa part, Hassan Hamourou, membre du Conseil national du parti, affirme qu’il est inconcevable que Benkirane soit contre la liberté d’expression. «Quelque chose ne va pas, il y a un grand malentendu», conclut-il.
A noter qu’Abdelilah Benkirane a tenu, il y a quelques jours, à dégager sa responsabilité et celle du PJD de tout ce qui se publie sur les réseaux sociaux, principalement les publications des milices électroniques de son parti. Ces écrits, affirme-t-il, nuisent au parti plus qu’ils ne le servent. Ils sont utilisés par ses adversaires pour lui porter atteinte. «Ils nous coûtent très cher, plus que vous ne pouvez imaginer et nous compliquent énormément la tâche», a-t-il lancé à ces milices.
Ces premières déclarations ont déjà eu pour effet de mettre en rogne les milices électroniques du parti. Et quand Benkirane est revenu à la charge, samedi dernier, en les traitant de «cancres», la fronde a repris de plus belle.