Sans y aller avec le dos de la cuillère et devant des centaines de militants acquis à sa cause, Abdelilah Benkirane a, pour la première fois depuis l'adoption par référendum de la Constitution de 2011, évoqué la possibilité de modifier celle-ci. Il a déclaré en substance que si la situation exige un amendement de la loi suprême, alors il faut la réformer.
Ce, pour "savoir qui est responsable de qui et de quoi et qui parle avec qui", a-t-il affirmé. C'est là la plus virulente sortie d'Abdelilah Benkirane depuis son échec à former le gouvernement issu des élections d'octobre 2011. Dans un discours-fleuve (plus d'une heure et sous une chaleur torride), Benkirane a estimé qu'un "brouillard marque désormais le paysage politique". Il a par ailleurs émis l'espoir que le roi Mohammed intervienne au profit d'Al Hoceima.
Il a également tancé les partis politiques qui doivent, selon lui, "se ressaisir en agissant avec indépendance". "Nul ne peut exister sans indépendance et liberté", a affirmé le leader du parti de la Lampe. Le patron du PJD a en outre indiqué avoir quitté le pouvoir "la tête haute". "Le blocage (pour la formation du gouvernement) a duré cinq mois, il faut savoir pourquoi et ouvrir une enquête", a-t-il dit.
Il est à noter que le chef du gouvernement actuel, Saâd-Eddine El Othmani, a assisté à l'ouverture de cette 3e édition de la rencontre d'été dédiée à la Chabiba PJDiste, aux côtés notamment du maire de Fès, Driss El Azami et du porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Le coup d'envoi de cette rencontre a été auparavant donné par Khalid Boukarii, secrétaire général de la Jeunesse du PJD.