La dernière sortie médiatique de l’ancien chef du gouvernement est truffée de messages et de propos peu amènes à l'encontre de son successeur. Abdelilah Benikirane interdit ainsi à El Othmani de faire l’amalgame entre les actions de leurs deux gouvernements. Pour Benkirane, chacun des deux gouvernements dirigés par le PJD doit répondre de son propre bilan, rapporte le quotidien Al Massae dans sa livraison du lundi 9 décembre. Son gouvernement, a-t-il précisé, a réalisé beaucoup de choses et l’actuel Exécutif est venu après se greffer dessus. «Il serait injuste de mélanger les réalisations de l’un avec celles de l’autre ».
Pour preuve de la réussite du son gouvernement, se vante-t-il, les électeurs l’ont crédité de pas moins de 125 sièges, en 2016, alors que le PJD n’en avait gagné que 107, cinq ans plus tôt. L’ancien chef du gouvernement s’est longuement attardé sur les événements de 2011 et le rôle que lui et son parti auraient joué, à cette époque. Il affirme, de même, avoir gouverné «selon ce que prévoit la Constitution et ce que permettait la réalité d’alors», assurant qu’«au Maroc, il n’y a pas de gouvernement qui gouverne», rapporte le quotidien.
Il est clair que Benkirane revient à ses clashs habituels envers et contre tous, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour. Il revient sur la scène après s’être éclipsé pendant quelque temps, suite à la campagne médiatique dont il a fait les frais depuis qu’il bénéficie d’une retraite dorée, ajoute le quotidien.
Répondant à l’invitation qui lui a été adressée par une association dont l’un des dirigeants est un membre de la jeunesse du PJD, l’ancien chef du gouvernement s’est lâché comme à son habitude, n’épargnant personne et surtout pas son successeur Saâd-Eddine El Othmani. Dans cette nouvelle logorrhée, la ministre de l’Education nationale en également eu pour son grade, à cause notamment de l’éternelle question de l’enseignement de certaines matières en langue française.
L’ancien chef du gouvernement ne s’est pas arrêté là. Il est même allé jusqu’à traiter tous les Marocains de «menteurs», relève de son côté le quotidien Al Akhbar dans son numéro du même jour. «Le mensonge est devenu un sport national. Il est répandu dans toute la société» soutient-t-il, avançant l’exemple de la sous-déclaration ou de la non-déclaration des impôts. Benkirane, poursuit le quotidien, s’est attaqué à l’enseignement dans sa globalité, affirmant que l’origine des problèmes qu’il connaît aujourd’hui est le manque de confiance et le laisser-aller ambiant. Ce faisant, il rend surtout pour responsable de cette situation les enseignants et les directeurs des établissements scolaires.
L’ancien chef du gouvernement s’est également intéressé à la situation du secteur de la Santé qu’il n’a pas hésité à mettre sur le même pied d’égalité que l’enseignement, tout en s’attaquent directement aux médecins. Revenant sur sa pension de retraite de 70.000 dirhams, l’ancien chef du gouvernement se justifie: «C’est le roi qui me l’a donnée. C’est également le roi qui a mis à ma disposition une voiture officielle pour mes déplacements. Le gouvernement n’a rien à voir avec tout cela».