Après une absence remarquée, l’ancien chef du gouvernement revient en force sur la scène, multipliant ses sorties médiatiques. Dans la dernière, il a choisi de s’attaquer, dans des termes on ne peut moins virulents, à la commission fraîchement nommée pour plancher sur le nouveau modèle de développement. Abdelilah Benkirane n’a pas trouvé meilleure attaque que de mettre en cause la religiosité des membres de la commission.
L’ancien patron du PJD qui intervenait, dimanche, à l’occasion du 7e congrès de l’UNTM, le bras syndical du parti islamiste, a ainsi laissé entendre que «le Maroc est engagé sur une voie qui n’est pas la bonne », rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 16 décembre. Et ce, pour la simple raison qu’il n’apprécie pas la composition de la commission chargée d’élaborer le nouveau modèle de développement. «La commission proposée par Benmoussa est formée d’un courant unique. Elle comprend des personnes connues pour mettre en doute la religion. Cette commission n’est donc pas équilibrée. Mais cela ne veut pas dire que nous allons laisser faire et rentrer chez nous», a notamment martelé l’ancien chef de l’Exécutif devant les membres du syndicat de son parti.
D’après le quotidien, réputé proche du courant de l’ancien patron du PJD, ce dernier aurait une fois encore fait allusion à la disposion de son parti de retourner dans l’opposition. «S’il faut quitter le gouvernement et retourner à l’opposition, nous sommes prêts à le faire. S’il faut payer le prix, comme le font tous ceux qui défendent les principes et les valeurs de leur société, nous sommes également prêts à le faire», a notamment soutenu Benkirane. Et d’ajouter: «Même si l’on en est arrivé là on est et qu’on est bien installé, si l’on est pas assez attentif, on risque à tout moment d’être éjecté d’un coup de pied».
En outre affirme le quotidien, l’ancien chef du gouvernement s’est, de même, attaqué à tous ceux qui défendent les libertés individuelles. «Ils veulent ouvrir sur nous les portes de l’enfer, et je ne parle pas seulement du côté religieux», a-t-il assené. Il est clair que Benkirane n’a surtout pas digéré «le coup de pied» (pour reprendre ses termes) et ne trouve pas mieux que de mettre en cause la religiosité de Chakib Benmoussa et les autres membres de la commission, commente, de son côté, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour.
«Je n’apprécie pas la composition de cette commission qui regroupe les symboles d’un seul courant dont les membres se sont spécialisés dans la mise en doute de la religion», a affirmé Benkirane, cité par le journal. L’ancien chef du gouvernement a toutefois veillé à ne pas nommer le président de la commission, Chakib Benmoussa, se contentant de parler globalement de ses membres, relève le quotidien. Dans tous les cas, l’ancien chef du gouvernement, manifestement très remonté contre cette commission, n’a pas l’intention de rester les bras croisés. «Nous allons résister, promet l’ancien patron du PJD, même s'il nous en coûterait de retourner dans l’opposition». Et, pour commencer, il presse déjà les membres du syndicat affidé à son parti à «militer, non seulement pour défendre les droits matériels des Marocains, mais également pour préserver leur identité et leur religion ».