Bila Hawada vs Ould Errachid: craintes de scission au sein du parti de l’Istiqlal

Hamdi Ould Errachid.

Hamdi Ould Errachid. . DR

Revue de presseLe parti de l’Istiqlal (PI) traverse une crise organisationnelle et passe par une zone de turbulences. C’est du moins ce qui ressort des tiraillements entre les deux blocs du parti, à savoir le clan d’Ould Errachid et le courant Bila Hawada (littéralement «sans répit»). Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 24/04/2023 à 20h22

Le clan d’Ould Errachid aurait fait main basse sur l’appareil organisationnel du parti de l’Istiqlal (PI) et ses instances parallèles. Quant au courant Bila Hawada (littéralement «sans répit»), il serait sérieusement affaibli. C’est le constat dressé par plusieurs militants du parti de la Balance. Les sources du quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du mardi 25 avril, expliquent que «le courant Bila Hawada, qui soutient l’actuel secrétaire général du parti, Nizar Baraka, aurait cédé du terrain au clan d’Ould Errachid lors de la formation du gouvernement Akhannouch».

De plus, poursuit le quotidien, Enâam Mayara, secrétaire général de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et membre du comité exécutif du parti, invitait à ses meetings populaires les inspecteurs du parti, considérés comme des secrétaires généraux du parti à l’échelle locale, alors qu’il s’agissait de préparatifs du congrès du syndicat et non pas du parti, soulignent les mêmes sources.

Dans ce sillage, le quotidien rappelle que le blocage qui a provoqué le report du congrès extraordinaire du parti, prévu le 6 août 2022, était dû aux divergences autour de la réforme des statuts du parti, notamment des articles relatifs à l’appareil organisationnel.

A ce propos, le quotidien revient sur le mouvement réformateur conduit par Hamid Chabat, mouvement qui avait déstabilisé la majorité gouvernementale, affaiblie par la démission des ministres de l’Istiqlal et leur remplacement par ceux du Rassemblement national des Indépendants (RNI), rappellent les mêmes sources.

Le secrétaire général de UGTM, Enâam Mayara, affirme, dans une interview accordée au quotidien, qu’«il est préoccupé par l’organisation du congrès de son syndicat», précisant que «les militants du parti parviendront à surmonter les tiraillements, somme toute normaux, que connaît l’Istiqlal».

Mais, ajoute le quotidien, «l’autre courant (Bila Hawada) craint une scission au sein du parti en cas de déséquilibre dans la représentativité entre les deux clans au sein du comité exécutif et du conseil national du parti, ou de mésententes autour des réformes à effectuer». Les projets de réforme en cours, indiquent les mêmes sources, portent sur «la suppression de la présence des parlementaires et des inspecteurs du parti au sein du futur Conseil national, dont le nombre de militants va passer de 1.200 à 400 personnes, ainsi que sur la création du poste de secrétaire général adjoint, avec des prérogatives dépassant celles du secrétaire général du parti».

Ces projets de réforme sont vivement critiqués par le courant Bila Hawada, qui estime qu’ils «réduiront la présence de ses membres au sein des appareils organisationnel du parti». En attendant que les deux clans trouvent un terrain d’entente, fait remarquer la même source, «le parti est en violation des lois régissant les partis politiques et risque donc de perdre la subvention annuelle accordée par l’Etat aux partis politiques».

Par Mohamed Younsi
Le 24/04/2023 à 20h22