Le Parti de la justice et du développement vit l'une des périodes les plus difficiles de son histoire. Plus de 100 jours après sa victoire aux législatives du 7 octobre et la désignation de son secrétaire général comme chef du gouvernement, le PJD n’arrive toujours pas à constituer sa majorité. Une situation qui divise ses militants, nous rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 23 janvier.
Des fuites émanant des coulisses du parti révèlent, en effet, l’existence de divergences de positions au sein de la direction du parti. Un premier clan estime nécessaire de résister et revenir aux commandes même avec un gouvernement de minorité, faisant référence à l’alliance PJD-PPS-Istiqlal, lorsqu'un autre clan appelle à de nouvelles élections législatives et qu'un troisième veut tenter l’expérience gouvernementale tout en gardant, comme porte de sortie, l'option de la tenue d'élections anticipées à mi-mandat.
Mais le courant le plus répandu au sein de la direction du parti reste celui optant pour un gouvernement de minorité. Nabil Chikhi, membre du secrétariat général du PJD et président de son groupe parlementaire, n’a pas hésité à appeler au respect de la volonté du peuple et au maintien du cap des réformes politiques et économiques, tout en tirant la sonnette d’alarme sur le danger de certains comportements qui mettent à mal la Constitution et la pratique démocratique. Chikhi est allé jusqu'à mettre en garde contre le mécontentement qui se ressent de plus en plus chez une grande partie de la population.
Le quotidien précise que les brigades du PJD appellent à soutenir Benkirane, qui doit faire face aux conditions posées par Aziz Akhannouch, le patron du RNI, et Mohand Laenser, le secrétaire général du Mouvement populaire, sans compter ceux qui se cachent derrière eux. Ces mêmes brigades accusent les ennemies du parti de vouloir empêcher la transition démocratique amorcée par le Printemps arabe.