Le mémorandum adressé par les quatre partis de l’opposition au roi Mohammed VI et demandant un arbitrage entre eux et le Chef de gouvernement continue de nourrir la polémique et les vifs échanges entre les rivaux politiques. La dernière réaction du genre, à en croire le quotidien Al Massae dans son édition de ce jeudi 16 avril, a été celle d’Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du PJD. Pendant la première réunion de ce groupe lors de cette session printanière, le député islamiste de Meknès a qualifié ledit mémorandum de «chouha» (scandale). Pour lui, une telle initiative (la demande d’un arbitrage royal) se fait entre les institutions constitutionnelles. Or, l’opposition n’en est pas une, contrairement au Parlement et au gouvernement. Pour enfoncer le clou, Abdellah Bouanou a déclaré que l’arbitrage du roi se fait de manière spontanée et jamais à la demande de qui que ce soit. Sur un ton plus agacé, le chef des députés PJD a raillé le recours de l’opposition à la notion «option démocratique» dans son mémorandum. «Tout le monde sait comment certains sont arrivés à la direction de leurs partis et pour quelles raisons», ajoute Abdellah Bouanou qui estime que certains leaders politiques doivent avoir honte de parler de démocratie, alors que la démocratie interne (au sein de leurs formations politiques) semble être leur dernier souci.
Liquider Benkirane«Accuser le Chef de gouvernement, une institution constitutionnelle, de rouler pour le Mossad et d’appartenir à Daech n’est-il pas une flagrante atteinte à l’option démocratique?», s’interroge le député meknassi devant ses collègues du groupe parlementaire. Une allusion des plus claires aux propos tenus dernièrement par Hamid Chabat, secrétaire général de l’Istiqlal. Plus grave encore, Abdellah Bouanou a accusé l’opposition de courir derrière un dangereux objectif: avorter l’actuelle expérience gouvernementale en suivant l’exemple post-Printemps arabe comme cela a été le cas en Tunisie et en Egypte. Cela consiste, ajoute-t-il, à provoquer la discorde entre les institutions pour entraver toute forme de transition démocratique. Il faut rappeler que les leaders de l’opposition ont été reçus en audience par les conseillers du roi au cabinet royal. Une semaine plus tard, ce sont les mêmes conseillers (Fouad Ali El Himma et Abdellatif Mennouni) qui ont été à la rencontre d’Abdelilah Benkirane pour avoir son son de cloche.