Le président algérien est sorti de son hibernation en votant sur chaise roulante, jeudi, à l'occasion du scrutin présidentiel dont il est candidat au mépris d'une vive contestation sociale. Ce scrutin sans enjeu politique s'achemine vers l'accord d'un quatrième mandat à celui qui gouverne depuis 15 ans l'Algérie. Akhabar Al Yaoum, daté de ce vendredi 18 avril, relève que "le président algérien est enfin sorti de sa léthargie en allant à la rencontre de son peuple sur une chaise roulante", évitant "le montage falsifié des séquences de la télévision algérienne". "Plus personne dans le monde arabe ne croit à l'adage selon lequel la photo ne ment pas", ironise l'éditorialiste du journal.
Le peuple algérien mérite mieux
Akhbar Al Yaoum dénonce par ailleurs le responsable de la campagne électorale, Abdelmalek Salal, pour avoir attaqué le printemps arabe et proféré des menaces". Le chargé de la campagne électorale par procuration a affirmé que "l'Algérie possède une armée et une gendarmerie fortes, capables de vaincre les agitateurs". Le journal Annass s'intéresse aussi au scrutin algérien et rapporte que "le président accomplit son devoir sur une chaise roulante et sans prononcer un seul mot". D'après ce journal, le nombre des électeurs algériens s'élève à quelque 22 millions de personnes appelées à voter dans plus de 46.000 bureaux pour choisir entre six candidats, dont le favori Abdelaziz Bouteflika.
Al Khabar nous apprend que "Bouteflika avait à ses côtés quelques proches et amis et laissait paraître des signes de frayeur et de crainte", "une attitude qui en dit long sur les incertitudes" auxquelles va être confronté son pays. Le quotidien s'arrête par ailleurs sur l'hostilité de Bouteflika à l'égard du Maroc, estimant que cette attitude "ne peut être expliquée facilement. Il nous faut un excellent psychiatre pour nous éclairer sur cette schizophrénie qui crée le fossé entre son comportement au quotidien et les sentiments qu'il avait exprimés lors des funérailles du roi Hassan II". La candidature de Bouteflika est la plus contestée dans l'histoire de l'Algérie. Un affront pour le peuple algérien qui mérite mieux. Outre son âge (77 ans) et la maladie qui le frappe et dont la gratité est maintenant confirmée, Bouteflika se présente avec un bilan catastrophique : corruption, chômage, économie de rente, répression... Mais il sait qu'il sera élu grâce, notamment, à la complicité du régime.