Après avoir joué ses dernières cartes à l’intérieur en essayant de soigner l’image d’une direction qui a vieilli sans avoir gagné en légitimité auprès des habitants des camps, Brahim Ghali s’est tourné, encore une fois, vers l’étranger pour se refaire une virginité.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 24 octobre, qu’à l’approche de la date du congrès du Polisario, Benbattouche multiplie les sorties médiatiques pour se convaincre qu’il tient toujours les rênes d’un mouvement en déroute. Il sait pourtant que le Polisario vit ses jours les plus sombres après la succession des déboires à l’intérieur comme à l’extérieur des camps. C’est ainsi qu’après avoir échoué à imposer son influence sur la commission préparatoire du congrès, il s’est rendu en Afrique du Sud pour courir derrière des artifices médiatiques.
Un échec qui démontre le véritable poids du cheikh de Rabouni et son incapacité à contrôler les nouveaux leaders qui montent en puissance et bénéficient du soutien de la junte algérienne. D’autant que Hama Salama et «Karikaou», désignés par Brahim Ghali pour contrôler le déroulement des débats du congrès, ont échoué dans leur tentative. Ils ont été incapables d’amadouer le reste des membres de la commission préparatoire, et encore moins de s’opposer à la rébellion de Bachir Mustapha Sayed contre le chef des séparatistes.
Assabah souligne que Sayed a annoncé son alliance avec les dirigeants des «Reguibat Charq» pour s’approcher des généraux algériens, malgré la faiblesse de cette composante tribale. Cette tribu a été, en effet, affaiblie après le décès de ses symboles, Sid Ahmed Al Batal et Abdallah Lahbib Al Bilal, ainsi que par la maladie d’Ould El Bouhali qui n’a plus aucun poids politique au sein du Polisario. Autant dire que le prochain congrès ne se déroulera pas comme le souhaitaient Ghali et la vieille garde de Rabouni, car les services de renseignements algériens veulent se débarrasser de la génération fondatrice du Polisario. Des dirigeants qui ont saigné les Algériens et accentué la pression sur Chengriha et compagnie dans les instances internationales, à cause des crimes et des violations des droits de l’Homme qu’ils commettent depuis des décennies.
Et c’est ainsi que, malgré les tentatives des renseignements généraux algériens de redorer le blason du Polisario en alléguant une réconciliation avec les victimes de la prison d’Errachid, la justice espagnole poursuit le procès de Brahim Ghali. En effet, le juge d’instruction espagnol à Madrid va auditionner, ce lundi 24 octobre, Moulay Aba Bouzid qui témoignera des violations dont il a été victime. Un témoignage qui va mettre à nu le mensonge de la réconciliation et la comédie de la visite de Benbattouche en Afrique du Sud.