Le ministre en charge des Affaires générales fait-il la promotion de nouveaux distributeurs d’hydrocarbures fictifs? C’est en tout cas ce que croit savoir Assabah qui, dans son numéro du vendredi 30 novembre, explique que Lahcen Daoudi a annoncé, récemment, une recrudescence de la concurrence dans le secteur des carburants, suite à la décision du gouvernement d’octroyer neuf nouvelles licences à de nouveaux opérateurs.
Cette montée de la concurrence serait, selon le ministre, bénéfique pour le consommateur qui se plaint des niveaux élevés des prix à la pompe. Sauf que, selon des sources professionnelles évoquées par Assabah, il n’en est rien. La publication explique ainsi qu’aucune autorisation n’a été octroyée à aucun nouveau distributeur sur le marché. Pourtant, Lahcen Daoudi semblait être sûr de lui quand il avait fait cette annonce. Il était même allé jusqu’à déclarer que tout projet de plafonnement des prix qu’étudierait son département prendrait en considération l’entrée sur le marché de nouveaux opérateurs.
En fait, selon Assabah, ce ne sont ni des autorisations ni des licences que le gouvernement a octroyées à de nouveaux entrants sur ce marché, mais juste des «accords de principe» émis par le ministère de l’Energie et des mines. Ceux-ci n’engagent aucune partie, et n’augurent pas forcément un octroi prochain de nouvelles autorisations ou licences. Ces dernières ne peuvent être délivrées que si l’opérateur en question remplit les conditions prévues dans le cahier des charges, dont celles de disposer de capacités de stockage et d'être apte à créer 30 stations-service au moins durant les trois premières années d’exploitation.
De plus, ajoute le journal, si neuf opérateurs ont bien manifesté leur intérêt, il ne s’agirait nullement de nouveaux entrants. Les sources du quotidien expliquent qu’il s’agit en fait de grands opérateurs déjà présents sur le marché qui souhaitent créer de nouvelles marques, et de petits opérateurs connus sur le marché pour faire de l’intermédiation ou le transport de carburant. Ces derniers n’auraient nullement les moyens de répondre aux exigences draconiennes du cahier des charges.