Malgré les nombreux griefs formulés à l’encontre de la société Casa Events, le Conseil de la ville continue à élargir ses prérogatives. Une source citée par le quotidien Al Massae, dans son édition de ce mercredi 12 février, révèle que cette société de développement local (SDL) sera chargée de la gestion et de la réhabilitation de plusieurs complexes sportifs. Il s’agit du complexe «Al Amal», de celui de Riad El Oulfa situé à Hay El Hassani, ainsi que du club d’équitation situé dans l’arrondissement de Sidi Othmane. Ce dernier complexe a d’ailleurs été l’objet d’un débat houleux lors de la dernière session du conseil communal qui a eu lieu jeudi dernier. Il faut rappeler que, depuis leur création il y a près de six ans, les SDL ont été fortement décriées tant par la population que par les élus locaux qui se sont sentis privés de leurs prérogatives.
La société Casa Events devait assurer la gestion des infrastructures sportives et culturelles tout en organisant des événements dans les domaines culturel, sportif et économique. Mais, à part la relance du festival et du marathon de Casablanca, les responsables de la SDL ont plutôt brillé par leur cafouillage, notamment sur le terrain sportif. C’est ainsi que ladite société a connu un terrible fiasco en avril 2017 quand ses responsables ont rouvert le complexe Mohammed V, après une fermeture pour rénovation qui a duré plus d’une année et coûté 200 millions de dirhams.
Tout le monde s’attendait à plus de fluidité dans l’achat des billets et l’accès au stade lors du match qui avait opposé le WAC au FAR. Mais c’est le chaos qui a régné à tous les niveaux de l’organisation de ce match capital: encombrement, bousculade, resquille et affrontements. La pilule a été tellement amère pour le directeur de Casa Events, Mohamed Jouahri, qu’il a séché la conférence de presse qu’il devait donner le lendemain du match pour dresser le bilan de deux années de gestion. Il y a été remplacé par la directrice de développement, Touda Loutfi, qui s’est confondue en explications farfelues: «Il y a plusieurs parties prenantes et il fallait se concerter pour une meilleure gestion de cette réouverture», a-t-elle notamment déclaré.
Malgré ces couacs, le Conseil de la ville continue à soutenir cette société et surtout son directeur, contesté aussi bien par les élus que par les acteurs sportifs. Et, comme les responsables de la mairie ne changent pas une équipe qui perd, ils ont confié à la SDL la gestion du grand théâtre de la métropole économique. Une décision qui a suscité l’ire de plusieurs présidents de commissions au sein du Conseil de la ville, qui ont vivement critiqué cette SDL qui a «échoué sur tous les plans ». Le conseiller istiqlalien El Houcine Nasrallah a été plus direct en appelant à l’injection de sang neuf et au changement des directeurs des SDL.