2016 est une année électorale par excellence. C’est donc l’occasion pour des responsables de lancer des projets en fanfare pour se faire valoir. C’est également l’opportunité de faire bénéficier son parti des meilleurs atouts à même de lui permettre d’avoir la faveur de la vox-populi. A en croire l’hebdomadaire «Al Watan», le nouveau maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari estampillé PJD (Parti de la justice et du développement), en fait partie.
Dans sa dernière livraison, datée de ce vendredi 1er janvier, l’hebdo se fend d’un éditorial peu amène à l’égard du maire PJDiste. Chiffre à l’appui, l’éditorialiste assène que ce dernier «a inventé une nouvelle manière de la ‘prédation financière’ en procédant à la fuite d’argent pour servir les agendas électoraux de son parti au lieu de servir les intérêts publics».
Le PJD, pour rappel, bénéficie d’une majorité confortable au sein du Conseil de la ville après les élections du 4 septembre 2015. Cet état de fait laisse dire à l’éditorialiste d’«Al Watan» que l’on est désormais face à un «budget 100% PJDiste». Autrement dit, toutes les décisions prises par le nouveau maire passeront comme une lettre à la poste.
L’on sait, cependant, que le ministère de l’Intérieur, via le wali Khalid Safir, avait invalidé le budget 2016 de la mairie de Casablanca. «Contrairement à ce que prétend le maire signifiant que ce sont des technocrates qui avaient préparé ledit budget, une lecture rationnelle des directives du PJD, montre que ce parti a bien l’intention de mettre à profit les ressources de la capitale économique pour élargir son lectorat et étendre sa prédominance politique», avance l’hebdo qui souligne que cette «ambition démesurée nuit à l’égalité des chances».
«Al Watan» en veut pour preuve les budgets consacrés au social, au travail caritatif, aux associations sportives, etc. En sommes, les catégories visées par les campagnes électorales du parti islamiste au pouvoir, estime l’hebdo. Et de s’interroger : «Comment le maire a-t-il négligé de consacrer 180 millions de dirhams au sanitaire ? Comment a-t-il oublié les 600,5 millions DH consacrés au tram ? Comment a-t-il fait l’impasse sur les 7 millions DH consacrés à l’eau et l’électricité des quartiers nouvellement entrés dans le giron de la métropole en vertu d’un décret signé par le chef de gouvernement ? ».
Ces questions trouvent sans doute leurs réponses dans le refus du wali Safi de valider le budget 2016 de Casablanca dans sa première mouture. Un refus que Abdelaziz El Omari a du mal à justifier, sinon en jetant la responsabilité sur «les autres». Pour autant, le maire qui occupe également le poste de ministre chargé des relations avec le Parlement et la Société civile, est censé ne pas ignorer un budget dont il est le premier responsable. «A moins qu’il y ait anguille sous roche».
Lors de son investiture en septembre 2015, El Omari a insisté : «Je suis le maire de tous les Casablancais». Pour vu qu’il ne s’agisse pas que de «Casablancais PJDiste».