Casablanca n'a jamais autant été sous les feux des projecteurs. Depuis le discours du roi Mohammed VI à l'ouverture de la session d'automne du Parlement, la capitale économique défraye la chronique. En témoignent les gros titres de la presse à paraître ce jeudi 31 octobre. Al Watane revient notamment sur le cahier des charges du nouveau wali de la métropole. "Ce qu'attendent les Casablancais de leur nouveau wali, Khalid Safir", titre l'hebdomadaire à sa Une. A en croire l'hebdo, ce ne sont pas 12 travaux que l'on a assigné au nouvel "Hercule" de Casablanca mais une quinzaine, listés sur les colonnes du support arabophone. Le chantier va de l'augmentation de la capacité de production de la zone Zenata et du pôle d'Anfa au réaménagement de toute la côte partant de Mohammedia à Dar Bouazza. Il est également question de la réalisation de deux nouvelles lignes de tramway, de nouvelles rocades autoroutières, ainsi que de recherche de fonds pour la réalisation d'une ligne de RER, sans oublier la "réconciliation avec le port de la ville". L'hebdomadaire cite également "la réalisation de quatre plateformes logistiques, de trois dépôts de traitement des déchets et de grands parcs publics".
Khalid Safir aura également pour "mission" de "réaliser une usine de traitement pour Casablanca Ouest dans la zone de Sidi Bernoussi". Un chantier majeur puisque, comme l'avance Assabah daté de ce jeudi, "Casablanca produit un million de tonnes de déchets solides par an". Et de poursuivre que "les liquides constituent environ 70% des déchets produits par la ville", des déchets pour lesquels "les entreprises ne sont pas bien équipées", précise le journal.
Money, money, money !
Mais ces projets nécessitent de l'argent ! Et c'est justement là que le bât blesse. Alors que ce jeudi même le Conseil de la ville se réunit pour parler des caisses publiques et de la répartition du budget, Al Akhbar rapporte que Casablanca dispose d'une enveloppe de "1,57 milliards de DH pour la gestion du Conseil de la ville en 2014". Selon le quotidien arabophone, "l'armée de fonctionnaires absorbe 960 millions de DH et les factures d'eau et d'électricité sont estimées à plusieurs millions". Le quotidien rapporte les détails du budget annuel de la ville, soulignant au passage que, "selon ce document (dont il dispose une copie), il est attendu que les dépenses de la ville de Casablanca absorbent l'ensemble du budget prévisionnel". Dans les détails, on apprendra que la part la plus importante couvrira les dépenses de la direction générale dont l'enveloppe budgétaire a grimpé de 120 millions de DH par rapport à l'année dernière, avance Al Akhbar. On apprendra plus loin que 6 millions de DH sont réservés aux dépenses liées aux insecticides, 4 millions de DH pour le carburant et... 400.000 DH pour les "cadeaux"!
Une répartition qui ne manquera certainement pas de créer la polémique lors de la réunion du Conseil de la ville de ce jeudi. En effet, alors que le poumon économique du pays a besoin de se développer pour booster l'économie nationale, le budget dont elle dispose a tendance à la pousser vers l'asphyxie. Pour Safir, il est évident que l'équation budget-projets risque d'être un véritable casse-tête chinois. Quant aux élus, le débat sera pour eux l'occasion de régler leurs comptes... politiques.