Le Parti de la Justice et du Développement (PJD) a vécu, ces dernières semaines, l’une des plus délicates phases de son histoire. Scindé entre opposants et partisans au troisième mandat de Abdelilah Benkirane, le PJD vient de clore ce dossier en votant, lors de son Conseil national, contre un troisième mandat pour l’ex-chef du gouvernement.
Le quotidien Akhbar Al Yaoum s’intéresse justement, dans son édition du mercredi 29 novembre, à ces «proches» de Benkirane qui ont participé à sa chute. Ainsi, précise le journal, trois groupes ont voté contre le troisième mandat. Le premier regroupe les ministres du parti avec à leur tête, notamment, Saâd-Eddine El Othmani et Mustapha Ramid, lorsque Mustapha El Khalfi a, pour sa part, annoncé son soutien à Benkirane.
Pour Ramid, le refus de l’amendement de l’article 16 a cet objectif de défendre la démocratie interne du parti. Pour lui, le principe de limitation de la durée des mandats vise à faire face aux puissants pour éviter qu’ils ne se transforment pas en dictateurs. Et de citer le président égyptien Hosni Moubarak et le président tunisien Benali. Lahcen Daoudi a versé dans la même position, estimant qu'un troisième mandat à Benkirane mènerait le parti vers l’inconnu.Le deuxième groupe se compose de présidents de collectivités territoriales, essentiellement de maires et de certains parlementaires.
Abdelaziz El Omari et Moha Al Rajdali, contre le renouvellement du contrat de Benkirane, ont gardé le silence lors de la réunion. Driss El Azami a, pour sa part, soutenu le renouvellement du mandat du secrétaire général. Cela dit, affirme Akhbar Al Yaoum, El Azami a quitté la réunion au moment du vote.
Le troisième groupe est, quant à lui, composé des leaders du Mouvement unicité et réforme (MUR), représenté dans le Conseil national du parti. Ceux qui se sont prononcés contre l’amendement de l’article 16 ont justifié leur position en arguant du fait que Benkirane risque de mener le parti vers l’inconnu, pour n'avoir aucune vision quant à sa gestion. Mais il est un argument que personne n'ose énoncer tout haut: le retour de Benkirane, démis par le roi, risque de mener à une confrontation avec l’État et de mettre en péril la coalition gouvernementale.