L’ancien maire de Fès, Hamid Chabat, sera certainement rattrapé par la justice. En effet, les dysfonctionnements ayant émaillé la gestion des secteurs de la propreté, du transport et des habitations menaçant ruine dans la commune urbaine de Fès, sous l’ère de Hamid Chabat, ont conduit l’ancien maire istiqlalien devant la justice. Ces lourds dossiers s’ajouteront ainsi au fichier des falsifications des plans d’aménagement en instruction à la Cour d’appel de Fès, fichier dans lequel Chabat serait impliqué, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 11 février. Chabat devait expliquer à la justice les raisons qui l’avaient poussé à prolonger le contrat liant la commune urbaine de Fès aux sociétés chargées du transport et du ramassage des déchets ménagers de la ville, en respectant le cahier de charges et les lois régissant la gestion déléguée.
L’ancien maire de la ville est également mis en cause pour trafic d’influence, puisqu'il a balisé la voie à une association créée par ses proches pour bénéficier des deniers publics, dans le cadre de la gestion des habitations menaçant ruine dans l’ancienne médina. Il s'agit, en l'occurrence, de l’association Moulay Driss pour la solidarité. Cette association avait bénéficié des subventions octroyées par le gouvernement et des aides versées par des mécènes pour recenser les habitations menaçant ruine et les réhabiliter. L’association s’était engagée à réhabiliter environ 500 habitations menaçant ruine. Ces affaires, précisent les sources d’Assabah, ont éclaté à la suite de l’enquête ouverte au sujet des falsifications des plans d’aménagement. Dix-neuf personnes sont mises en cause dans le cadre de cette affaire, dont l’ancien chef de division de l’urbanisme et de l’environnement à la wilaya de Fès, un ancien parlementaire qui était à la tête de la direction de l’urbanisme à la commune, un élu du parti de l’Istiqlal à l’arrondissement communal Al Marinyine et des promoteurs immobiliers.
Les sources du quotidien font savoir que Hamid Chabat est convoqué à son adresse du quartier Bensouda, qu’il avait quitté il y a longtemps pour s’installer en Turquie. Autant dire que le mis en cause risque de ne pas se présenter à l’audience. D’ailleurs, ajoute le quotidien, Hamid Chabat ne rentre plus au Maroc. Même le décès de sa sœur, à Taza, ne l’a pas fait revenir pour les funérailles. De même, il a été le grand absent au baptême de sa petite-fille. Vraisemblablement, l’ancien maire de Fès, qui avait déposé sa démission au parlement, aurait la ferme intention de ne plus rentrer au bercail. Mais son absence aux audiences pourrait pousser la justice à recourir à une mission rogatoire internationale.