Sur fond de campagne électorale qui prend fin ce lundi à minuit, un vent de mécontentement souffle dans les couloirs des partis politiques et surtout des syndicats. Il est même question, ici et là, de menaces de boycott de l’opération électorale qui se déroule mardi 5 octobre, écrit le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 4 octobre.
Des membres des partis et des syndicats, élus respectivement le 8 septembre et en juin, accusent les responsables de leurs organisations d’avoir œuvré dans les coulisses pour boucler, loin des yeux, les listes des candidatures pour le renouvellement des 120 sièges de la deuxième Chambre.
Après avoir rappelé que les grands électeurs appartenant au collège des collectivités territoriales vont élire 72 membres de la Chambre, ceux des Chambres professionnelles 20 membres et les représentants des travailleurs 20 membres, le quotidien s’est intéressé particulièrement aux listes électorales déposées par les syndicats. Celles-ci comporteraient des retraités, des proches et amis des dirigeants syndicaux ainsi que des «lèches bottes». Bien sûr, concernant notamment cette dernière catégorie, le quotidien ne cite aucun cas concret. En tout cas, il s’agit bien selon le quotidien de rente politique que tout le monde se dispute.
Ainsi, Assabah assure que ces listes ont bien été confectionnées à l’abri des regards curieux, dans les jardins des villas cossues ou dans les salons des résidences huppées, en tout cas «en dehors des règles démocratiques reconnues». Sur les listes des nombreux syndicats, notamment celles de l’UMT, il semble que la coutume de classer les candidats selon l’importance et le poids électoral des secteurs n’a pas été respectée cette fois. Cette règle expliquerait, d’ailleurs, pourquoi la plupart des candidats élus au nom des travailleurs appartiennent le plus souvent au domaine de l’enseignement.
Bref, en prenant le cas de l’UMT, «le plus grand syndicat», souligne le quotidien, le représentant des collectivités territoriales, secteur dans lequel le syndicat a remporté plus de 1.200 sièges, est classé très en retrait sur la liste des candidatures. Il se trouve à la 11e position sur les vingt membres que compte la liste, précise le quotidien. Le cas du secteur agricole où le syndicat a remporté 600 sièges ou de l’énergie dans lequel il a raflé la totalité des sièges à pourvoir, sont particulièrement parlants, leurs représentants ont tout simplement été exclus de la liste des candidats. Le quotidien reproche également au syndicat d’avoir présenté des visages connus pour avoir déjà siégé à la Chambre.
Cette situation n’est pas propre à l’UMT, qui a pourtant nommé, le 13 septembre, une commission pour étudier les candidatures qui devraient être validées ensuite par le conseil national. Les autres centrales syndicales en compétition pour les 20 sièges de la Chambre n’ont pas fait mieux en matière de démocratie interne. La CDT, par exemple, bien qu’ayant pris le soin de présenter des candidats qui n’ont jamais été élus auparavant, il n’en reste pas moins que sa liste ne tient pas en compte des critères démocratiques consacrés. On reproche notamment à ceux qui ont élaboré cette liste de ne pas avoir consulté les instances décisionnelles du syndicat.
La liste présentée par la FDT, bras syndical de l’USFP, n’a pas non plus échappé à la critique, bien que les contestations soient moins virulentes que chez les autres syndicats, conclut Assabah.