Benchemass va-t-il rencontrer Benkirane dans les prochains jours? Cela semble très plausible. Et ce ne serait ni en raison des enjeux des prochaines élections, ni même d'une nouvelle querelle politique, mais bien pour des questions sécuritaires.
Dans son édition du mardi 26 avril, Akhbar Al Yaoum rapporte que le Bureau de la présidence de la Chambre des conseillers a sollicité une audience auprès du chef de gouvernement pour discuter du financement d’une stratégie de défense propre à la deuxième Chambre.En effet, depuis le démantèlement d’une cellule terroriste dont l’un des membres avait reconnu l’existence d’un complot visant le Parlement, la sécurité autour de la Chambre des représentants a été considérablement renforcée. Cependant, les locaux restent confrontés à des failles de sécuritaires. Les services de police ont bien prévu une stratégie de sécurité spécifique, mais celle-ci nécessite la mobilisation d’un financement.
Le quotidien rapporte que les principales failles détectées concernent la façade portant sur la gare ferroviaire et jouxtant un endroit où des SDF trouvent souvent refuge le soir. La clôture entourant les locaux serait également défaillante et nécessiterait son remplacement par une autre couvrant tous les accès possibles aux locaux.
Par ailleurs, la stratégie de sécurité prévoit également la mise en place d’un système électronique de contrôle des accès, que ce soit pour les fonctionnaires ou pour les visiteurs de la deuxième Chambre.
Akhbar Al Yaoum rapporte que cette requête a eu un premier écho positif auprès du chef de gouvernement. Cependant, force est de constater que le Bureau de la Chambre profite de l’occasion pour glisser une demande qui n’a pour sa part aucun lien avec les aspects sécuritaires.
En effet, le chef de gouvernement est également interpellé sur les indemnités versées aux conseillers. Le Bureau de la deuxième Chambre réclame un relèvement de son budget afin de permettre aux conseillers de bénéficier des mêmes avantages que ceux dont profitent les élus de la première Chambre, notamment en matière de frais de transport et d’hébergement pour les députés se déplaçant vers des villes éloignées de Rabat.
Si cette dernière requête peut sembler déplacée pour certains dans un contexte où les indemnités des parlementaires font débat, Abdelilah Benkirane n’a pas émis d’objection pour ce qui est de mettre les députés des deux Chambres sur un pied d’égalité.