Le 25 mai dernier, le roi Mohammed VI a présidé au Palais royal de Fès la cérémonie de présentation du rapport général de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD). Son président, Chakib Benmoussa, a remis à cette occasion une copie du rapport au souverain. Dans ce document, les 35 membres de la CSMD recommandent cinq leviers essentiels pour donner le coup d’envoi à ce nouveau modèle de développement et accompagner sa mise en œuvre.
Dans sa livraison du 28 mai, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte ainsi que le premier levier proposé par la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement est le numérique, considéré comme levier de transformation rapide. La CSMD plaide dans ce sens pour l’urgence d’accorder au numérique un intérêt particulier au plus haut niveau de l’Etat. Cette étape, à en croire la même source, serait comme “catalyseur de transformations structurantes et à fort impact.” Le quotidien explique, en outre, qu’il s’agit d’adopter une stratégie de transformation numérique portée à haut niveau, et de mettre à niveau les infrastructures numériques de haut débit et très haut débit fixe et mobile et de les étendre à l’ensemble du territoire pour réduire la fracture numérique.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, le deuxième levier proposé par la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement est relatif à l'appareil administratif. Celui-ci, selon la CSMD, est une “cheville ouvrière” de la mise en œuvre d’une partie importante des chantiers de transformation. A une seule condition: que cet appareil administratif demeure non partisan, que la haute fonction publique nationale et locale soit renouvelée et que les procédures administratives soient simplifiées et allégées. En outre, les entreprises et établissements publics devraient être fortement mis à contribution en phase d’amorçage du nouveau modèle de développement.
Le troisième levier est, lui, relatif au financement du nouveau modèle de développement. Ce dernier, selon la CSMD, “requiert la mobilisation de ressources financières conséquentes pour son amorçage et sa mise en œuvre et appelle à une stratégie de financement adéquate”. Le document explique ainsi que les réformes et projets proposés nécessitent des financements publics additionnels de l’ordre de 4 % du PIB par an en phase d’amorçage (2022-2025) et de l’ordre de 10 % du PIB en rythme de croisière à l’horizon 2030. La CSMD recommande ainsi de faire appel à un financement public et privé.
Dans le document remis au roi Mohammed VI, les Marocains du monde ont une place de choix. Et c’est le quatrième levier du changement de modèle de développement. D’après la CSMD, il faut mobiliser davantage les compétences marocaines à l’étranger. Ainsi, les 35 membres de Benmoussa appellent à une mobilisation plus forte de ces compétences, en mettant en place des approches incitatives favorisant leur attrait pour des profils hautement qualifiés dans des secteurs de pointe comme les NTIC, la biotechnologie ou les énergies renouvelables.
Enfin, la CSMD appelle au renforcement des partenariats internationaux aussi bien au niveau régional, continental qu’au niveau du voisinage euro-méditerranéen. Mais pour atteindre cet objectif, Al Ahdath Al Maghribia explique qu’il faudra que le royaume devienne une nation numérique, s’érige en hub régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Autre condition précisée par le rapport de la CSMD: le Maroc doit devenir le champion régional de l’énergie à bas carbone et acquérir le statut de pôle financier régional de référence.