Comment Benkirane veut dissoudre le ministère de l’Intérieur

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Revue de presseKiosque360. Abdelilah Benkirane vient d’émettre une circulaire qui transfère les pouvoirs des walis et gouverneurs en matière de gestion humaine dans les collectivités locales aux présidents des Conseils élus. Une première étape d'un plan visant à réduire l’influence de l'Intérieur.

Le 20/12/2016 à 01h47

Le chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, serait-il en train de venger Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l’Istiqlal? Ce dernier s’était fortement plaint de l’intervention de certains walis et gouverneurs lors des dernières législatives. Aujourd’hui, Abdelilah Benkirane semble enclencher ce qu’Assabah, dans son édition du mardi 20 décembre, qualifie de «stratégie de dissolution du ministère de l’Intérieur».

Selon le quotidien, le chef du gouvernement désigné vient d’émettre une circulaire dans laquelle il appelle les gouverneurs et walis des différentes régions du royaume à confier la gestion des ressources humaines aux présidents des conseils élus. La circulaire transfère également les pouvoirs en matière de tutelle des différents services relevant jusque-là des walis. Ainsi, les chefs de départements et de services devront désormais rendre des comptes aux élus, dès leur intégration dans la fonction publique et jusqu’à leur retraite.Assabah explique également que la circulaire prévoit de faire de la direction des collectivités locales, relevant du ministère de l’Intérieur, un département ministériel totalement indépendant.Abdelilah Benkirane aurait, dans ce cadre, profité des dispositions des différents textes instituant la régionalisation avancée et prévoyant, justement, que la gestion des fonctionnaires des collectivités locales soit du ressort des présidents des conseils élus.Ces derniers seront donc désormais responsables de toutes les questions liées aux ressources humaines comme les recrutements, les nominations aux hautes fonctions et la gestion budgétaire.

Assabah ne manque pas de souligner que cette circulaire a été émise dans un contexte où les dirigeants du PJD soutiennent très fortement ce transfert des pouvoirs et la réduction de l’influence du ministère de l’Intérieur, en faisant sortir certains départements de son champ d’actions.Le contexte est aussi marqué par les critiques virulentes qu’adresse régulièrement le secrétaire général du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, à l’Intérieur pour son implication dans des dossiers qu’il n’est pas censé gérer.

Par Fayza Senhaji
Le 20/12/2016 à 01h47