Il est des signaux qui ne trompent pas. Tout porte à croire que le Maroc s'apprête à jouer, dans un avenir de plus en plus proche, un rôle de premier plan en Afrique, écrit l’hebdomadaire La Vie éco dans son édition du vendredi 24 juin.
Ainsi, en début de semaine, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch s'est envolé à Bruxelles pour proposer l'aide du Royaume pour le déploiement de «Global Gateway». En gros, explique l’hebdomadaire, c’est une stratégie européenne pour l’Afrique. Une sorte de «plan Marshall» doté d’un budget de l’ordre de 150 milliards d’euros qui n’attend qu’à être déployé, alors que le continent est l’objet de toutes les convoitises, principalement chinoises, russes et turques.
Presque en même temps, Rabat accueillait les responsables d'une dizaine de Fonds souverains africains. Un Forum a été réuni, à l'initiative d'Ithmar Capital. Une instance africaine est née de cette rencontre, ASIF, qui s'est empressée de signer un protocole d’accord avec la BAD et Africa50 et une lettre d'intention avec des fonds souverains saoudien, émirati et koweïtien. Ce Forum s'est d'ailleurs soldé par une «Déclaration de Rabat».
Pendant les deux événements, le gazoduc Nigeria-Maroc a été largement évoqué. Ce méga projet, aujourd'hui plus proche que jamais de sa concrétisation, est à la fois un facteur d’intégration pour toute l'Afrique de l'Ouest et une garantie de stabilité énergétique pour l'Europe.
Bref, un peu plus tôt, le Maroc réunissait, cette fois à l'initiative du ministère des Affaires étrangères, 21 des 23 pays du versant atlantique de l'Afrique. Il en est né une initiative africaine, l’IAA, et une autre «Déclaration de Rabat».
Deux autres événements ne sont pas passés inaperçus. Les Émirats Arabes Unis ont dépêché leur ministre de l'Économie pour procéder à la réactivation du Conseil d'affaires Maroc-EAU. Une semaine plus tard, c'est le chef de la diplomatie saoudienne qui co-présidait, avec Nasser Bourita, la Commission mixte Maroc-Arabie Saoudite qui ne s'est plus réunie depuis neuf ans. Tout le monde sait l'intérêt que les deux pays portent aujourd'hui pour l'Afrique. C'est un détail dans ce contexte, mais qu'il ne faut pas perdre de vue.
Cela dit, dans moins d’un mois, soit du 19 au 22 juillet, notre pays accueille un autre évènement majeur. Il s’agit du Sommet des affaires États-Unis-Afrique organisé par le Corporate Council on Africa (CCA), en partenariat avec le Maroc et Africa50, la plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures. Plusieurs chefs d’État africains, des représentants des gouvernements américain et africains, des donneurs d’ordre opérant dans des secteurs contribuant à la croissance économique et à la relance de l’Afrique effectueront le déplacement au Maroc à cette occasion.
Il y a bien évidemment, relève l’hebdomadaire, un élément capital sans lequel rien de cela ne peut se réaliser. Un élément qui fait du Maroc le partenaire privilégié et incontournable en Afrique et que tout le monde courtise. C’est la stabilité et la sécurité. Dans ce cadre justement, se tenait, jeudi dernier, une réunion de haut niveau des chefs des Agences de lutte contre le terrorisme et de sécurité des pays d’Afrique du Nord et du Sahel qui a démarré ses travaux à Marrakech. Placée sous le thème du «renforcement des capacités et formation pour les États d’Afrique de l’Ouest», cette réunion de haut niveau a connu la participation de 23 pays de la région.
C’est pour dire, conclut La Vie éco, que l’organisation d’un événement, la participation à une rencontre, un déplacement à l’étranger n’est jamais fortuit. Tout verse dans un seul sens: consacrer le leadership régional et continental du Royaume et en faire un partenaire à la fois fiable et efficace et donc incontournable.